Epidémie de bronchiolite : François Braun "choqué" par une pédiatre qui dit devoir "trier nos enfants"
Orange avec Media Services, publié le samedi 12 novembre 2022 à 10h49
"Je ne nie aucunement les difficultés
que génère cet épisode, exceptionnel par son ampleur, de bronchiolite",
a reconnu le ministre de la Santé François Braun dans les colonnes du
Parisien - Aujourd’hui en France, mais s'est dit "choqué" par les propos
d'une pédiatre sur RTL jeudi affirmant que son service était obligé de "trier nos enfants".
L'épidémie de bronchiolite frappe tôt et fort cette année en France,
comme dans d'autres pays, poussant le gouvernement à déclencher un plan d'urgence national
prévu pour les situations sanitaires exceptionnelles. Mercredi, Santé
publique France a souligné des "nombres de passages aux urgences et
d'hospitalisations pour bronchiolite très élevés et à des niveaux
supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques depuis plus de 1 an.
Dans les colonnes du Parisien - Aujourd’hui en France ce samedi 12 novembre, le ministre de la Santé François Braun n'a pas caché son inquiétude. "La situation est très préoccupante",
a-t-il alerté, expliquant vouloir "donner des moyens de coordination
supplémentaires au niveau régional, et aussi la possibilité aux hôpitaux
de réunir toutes leurs forces sur le sujet pour surmonter cette épreuve." Toute la France est touchée, tout particulièrement la partie nord - l'Île-de-France, les Hauts-de-France et le Grand Est.
Cette épidémie précoce est une mauvaise nouvelle pour des systèmes hospitaliers fragilisés par le Covid. La bronchiolite n'a fait qu'aggraver la crise des urgences pédiatriques, liée à des conditions de travail insatisfaisantes et à un manque de personnel. "C’est une des spécialités qui a été le plus maltraitée ces dix dernières années", a admis François Braun.
"Mais il existe quand même des solutions, notamment grâce à la quatrième
année d’étude en médecine générale qui va mieux former les étudiants
sur la pédiatrie. Et je vais travailler avec tous les professionnels dès
la semaine prochaine pour préparer les assises de la pédiatrie : le diagnostic est connu, il faut maintenant trouver ensemble des solutions concrètes", a promis le ministre.
A cause de cette situation, jeudi sur RTL, une pédiatre à Paris affirmait que son service était "obligé de trier nos enfants". "Je suis choqué par cette formule, c’est inadmissible", a réagi François Braun, interrogé le jour même selon Le Parisien - Aujourd’hui en France. "Je ne nie aucunement les difficultés que génère cet épisode, exceptionnel par son ampleur, de bronchiolite, mais je ne peux pas accepter de tels propos qui déforment la réalité.
Je ne m’interdis d’ailleurs pas une enquête. Et si jamais de telles
pratiques déviantes étaient avérées, des conclusions en seraient
tirées", a-t-il poursuivi.
Déclenchement d'un "plan ORSAN"
Mercredi, François Braun a annoncé au Sénat le déclenchement d'un "plan ORSAN
(organisation de la réponse du système de santé en situations
sanitaires exceptionnelles) spécifique à cette épidémie, pour renforcer
encore les moyens des ARS (agences régionales de santé) et permettre que
l'ensemble de l'hôpital puisse se concentrer sur ce problème
particulièrement aigu aujourd'hui". "Cela ne signifie pas que le plan
blanc est déclenché dans l'ensemble des hôpitaux de France", mais seulement dans un "nombre limité" à ce stade, a précisé l'entourage du ministre.
Courante et très contagieuse, la bronchiolite, causée le plus souvent
par le virus respiratoire syncytial (VRS), provoque chez les bébés une
toux et une respiration difficile, rapide et sifflante. Si elle peut
angoisser les parents, elle est la plupart du temps bénigne. Mais, dans certains cas, elle peut nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation.
Près de 6.900 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences
pour bronchiolite en métropole du 31 octobre au 6 novembre, une hausse
hebdomadaire de 7% - bien moindre toutefois que l'augmentation
précédente (+47%). Quelque 2.337 enfants ont finalement été
hospitalisés.
Après une circulation plus faible du principal virus causant les bronchiolites en 2020, l'épidémie 2021 a démarré début octobre en France, dans un contexte de fin de confinements. "L'épidémie 2022 semble se profiler comme celle de l'an dernier
pour son démarrage, mais il est encore difficile" de déterminer si le
pic approche, selon Pascal Crépey, épidémiologiste à l'Ecole des hautes
études en santé publique à Rennes. Côté Santé publique France,
l'épidémiologiste Sophie Vaux "s'attend à ce que ça continue de monter"
et n'exclut pas que "le rythme hebdomadaire remonte une fois estompé l'effet des vacances".
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