EN DIRECT - Loi "sécurité globale" : forte mobilisation et regain de tension place de la Bastille à Paris
OPPOSITION - Samedi 28 novembre, plusieurs rassemblements se déroulent dans toute la France contre la pénalisation de la diffusion malveillante de l'image des policiers. À Paris, une "Marche des libertés" est partie de la place de la République en début d'après-midi.
BASTILLE : LA PRÉFECTURE SIGNALE PLUSIEURS INCIDENTS
La préfecture a signalé un incendie en cours dans une brasserie place de la Bastille. Elle a aussi rapporté que certains manifestants empêchaient les pompiers d'éteindre les incendies.
LA BANQUE DE FRANCE PRISE POUR CIBLE
Des individus constitués en Black Bloc ont provoqué plusieurs départs de feu autour de la place de la Bastille. Ces perturbateurs vêtus de noir ont incendié les rideaux de la Banque de France. Certains manifestants ont applaudi cette initiative en scandant "Tout le monde déteste la police."
Les pompiers viennent d'arriver sur place pour intervenir.
La situation reste tendue place de la Bastille et une centaine de Black Bloc sont encore sur place. Pour les disperser, les forces de l'ordre n'hésitent pas à lancer du gaz lacrymogènes.
BORDEAUX : DES MAGASINS ENDOMMAGÉS
Dans la rue Sainte-Catherine, artère commerçante de la ville, plusieurs vitrines de grandes enseignes ont été attaquées par des éléments virulents. Certains clients ont pris peur et ont préféré rester à l'intérieur des magasins. Les manifestants se sont désormais dispersés.
REGAIN DE TENSION PLACE DE LA BASTILLE
Sur la place de la Bastille -noyée sous le gaz lacrymogène - on relève quelques échauffourées. On assiste à un face-à-face entre une dizaine de personnes et les forces de l'ordre. Pour disperser l'attroupement, les forces de l'ordre ont chargé pendant quelques secondes.
Un groupe d'individus a brisé les vitres d'une banque non loin de la place de la Bastille.
La place de la Bastille semble scindée en deux. D'un côté quelques points de tension - notamment avec un abribus endommagé - créés par quelques perturbateurs vêtus de noir. De l'autre, des manifestants calmes et pacifiques.
QUE CONTIENT L'ARTICLE 24 ?
Alors que l'article 24 de la proposition de loi "sécurité globale" fait polémique et pousse des milliers de personnes dans les rues, on revient sur son contenu.
Projet de loi de sécurité globale : que prévoit l'article 24 ?
INTERVENTION DES POMPIERS À PARIS
Deux camions de pompiers sont intervenus pour éteindre le feu qui a été mis à deux voitures au niveau du boulevard Beaumarchais. Les pompiers ont été applaudis par les manifestants à leur arrivée.
La tête de cortège vient d'atteindre la Bastille.
QUELQUES TENSIONS À PARIS
Des manifestants ont dressé samedi quelques barricades face aux forces de l'ordre et jeté des projectiles en marge de la manifestation parisienne contre la proposition de loi "Sécurité globale" et les violences policières.
Au croisement du boulevard Beaumarchais et de la rue du pasteur Wagner, dans le XIe arrondissement parisien non loin de la place de la Bastille, plusieurs manifestants vêtus de noir ont renversé une camionnette, utilisé des palissades et autres objets dans un chantier pour faire des barricades, jeté des projectiles sur les forces de l'ordre.
Certains manifestants se sont munis de pavés, et recevaient des encouragements d'autres personnes chantant le slogan "tout le monde déteste la police".
Place de la Bastille, aucun incident n'est à signaler.
BORDEAUX
Plusieurs milliers de personnes, 6.000 selon la préfecture, ont manifesté samedi dans le centre-ville de Bordeaux contre la loi "sécurité globale", la plus importante manifestation dans cette ville depuis la crise des "gilets jaunes".
Une foule compacte s’est rassemblée ce samedi à 14 heures, place de la Bourse à Bordeaux.
JADOT CIBLE MACRON
Le député européen EELV, présent lui aussi dans le cortège à Paris, a appelé à la démission du préfet de police Didier Lallement mais a surtout dénoncé le rôle d'Emmanuel Macron, qu'il considère comme le "donneur d'ordre" : "[Didier Lallement] a une incontestable responsabilité dans les brutalités qu'il y a eues de ces dernières années (sic). Que le ministre Darmanin soit aussi autour de ces dérives liberticides et autoritaires c'est une évidence. Mais ce dernier répond aux instructions du chef de l'Etat", a déclaré Yannick Jadot sur notre antenne.
MONTPELLIER
Des étudiants, des retraités mais aussi des familles. Entre 3.800, selon la préfecture, et 5.000 personnes, selon les organisateurs ont défilé samedi à Montpellier pour "défendre la démocratie" et demander le retrait de la proposition de loi dite de "sécurité globale".
MELENCHON APPELLE À UNE REFONTE DE LA POLICE
Jean-Luc Mélenchon a réclamé samedi une "refonte" de la police et une nouvelle fois le départ du préfet de police Didier Lallement, avant de participer à une manifestation à Paris contre une mesure restreignant la possibilité de filmer les forces de l'ordre. "Il est temps de procéder à une reprise en main générale de la police et, pour être encore plus clair, à une refonte de la police", a déclaré le chef de file des Insoumis à quelques journalistes, avant le départ du défilé parisien contre la proposition de loi sur la "Sécurité globale".
"Beaucoup de monde s'est rendu compte que quelque chose a pourri à l'intérieur de la police du fait du sentiment qui a été donné à des éléments violents, stupidement recrutés dans la police, qu'ils seraient toujours couverts", a dénoncé le député des Bouches-du-Rhône.
LILLE
Entre 1.000 et 1.500 personnes se sont rassemblées samedi matin à Lille pour le retrait de la loi "sécurité globale", selon les organisateurs et un comptage de l'AFP, la préfecture dénombrant 400 manifestants. Plusieurs personnalités politiques étaient présentes dès 11H, notamment la maire de Lille Martine Aubry, le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner, la députée européenne EELV Karima Delli, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel ou encore le député LFI Ugo Bernalicis.
FABIUS DEFEND L'ETAT DE DROIT
Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius rappelle que "l’État de droit, c'est-à-dire une justice indépendante, les grands principes de liberté, d'égalité, d'association, la séparation des pouvoirs, doit toujours être respecté", dans le contexte explosif de contestation d'une mesure pénalisant la diffusion de l'image des policiers.
"L'état du droit est parfois débattu, parfois il est modifié et il doit être contrôlé. Mais l’État de droit, c'est-à-dire une justice indépendante, les grands principes de liberté, d'égalité, d'association, la séparation des pouvoirs, doit toujours être respecté", déclare M. Fabius dans un entretien au Parisien paru samedi.
PARIS
Dans la capitale, une "Marche des libertés" est en cours entre la place de la République et celle de la Bastille à partir de 14h, à l'appel du collectif "Stop! Loi sécurité globale", qui rassemble des syndicats de journalistes, des ONG, l'association de la presse judiciaire, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et d'autres associations.
Samedi 28 novembre, plusieurs personnes descendent dans les rues pour dire non à l'article 24 qui pénalise la diffusion malveillante de l'image des policiers. Des rassemblements sont organisés dans toute la France pour s'opposer à cette disposition de la proposition de loi "sécurité globale" qui fait polémique.
Afin d'apaiser les détracteurs de ce texte, le Premier ministre, Jean Castex avait annoncé l'ouverture d'une commission pour "une nouvelle réécriture" de l'article 24 - adopté par l'Assemblée nationale la semaine dernière - avant de finalement faire marche arrière.
Et la colère des manifestants n'est pas retombée. Bien au contraire. À Paris, une "Marche des libertés" prévue entre la place de la République et celle de la Bastille doit débuter vers 14H00, à l'appel du collectif "Stop! Loi sécurité globale", qui rassemble des syndicats de journalistes, des ONG, l'association de la presse judiciaire, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et d'autres associations.
La préfecture de police l'avait initialement interdite et souhaitait un rassemblement statique à République, afin "d'éviter le brassage des populations" pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Une décision finalement cassée par le tribunal administratif de Paris. Des milliers de manifestants sont attendus dans la capitale.
À leurs côtés, quelques femmes et hommes politiques ont confirmé leur venue sur la place de la République - notamment à gauche de l'échiquier politique. Du côté des écologistes, le président du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV), Yannick Jadot, a annoncé sa présence à ce rassemblement. Il sera pour l'occasion accompagné par Julien Bayou, secrétaire national d'EELV et de la sénatrice Esther Benbassa.
Jean-Luc Mélenchon a confirmé sa présence
Les couleurs de la France insoumise (LFI) seront aussi visibles lors de ce rassemblement. Son président Jean-Luc Mélenchon a en effet confirmé sa venue. À la suite de l'adoption de l'article 24 par l'Assemblée nationale, le candidat à la présidentielle de 2022 avait appelé les députés à "faire marche arrière". Certains élus LFI ont aussi dit qu'ils seraient présents. Parmi eux, les députés Eric Coquerel, Clémentine Autain et Daniele Obono. L'eurodéputée Manon Aubry et la vice-présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot feront aussi le déplacement.
Du côté du Parti socialiste, son Premier secrétaire, Olivier Faure, a lui aussi officialisé sa participation au rassemblement parisien. Il y a quelques jours, il était monté au créneau contre le projet de loi "sécurité globale" en déclarant sur France Inter que "la France ne peut pas signer pour ça".
Un rassemblement de "gilets jaunes" est également prévu place du Trocadéro.
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