Producteur tabassé à Paris : pourquoi Macron ne pouvait plus rester en retrait
ÉCLAIRAGE - Le Président était resté muet jusqu'ici, mais après 24 heures de crise politique qui a embrasé sa majorité, Emmanuel Macron a dû lui aussi mettre les mains dans le cambouis.
"Une agression inacceptable". C'est ainsi qu'Emmanuel Macron a qualifié le tabassage du producteur de musique Michel Zecler vendredi 27 novembre sur Facebook. Alors qu'une nouvelle vidéo accablante a été publiée et que les quatre policiers mis en cause sont toujours entendus en garde à vue par les enquêteurs de l'IGPN, le chef de l'État a demandé au gouvernement de lui faire des propositions pour lutter plus efficacement contre les discriminations. Emmanuel Macron ne pouvait plus rester en retrait.
Le Président était resté muet jusqu'ici, mais après 24 heures de crise politique qui a embrasé sa majorité, il a dû lui aussi mettre les mains dans le cambouis. "Ces images nous font honte, écrit-il. La France ne doit jamais laisser la haine ou le racisme", et demande une police "exemplaire" avec les Français. Un message présidentiel pour tenter de contenir l'incendie après la journée d'hier, cauchemardesque pour l'exécutif.
À l'origine du pataquès, il y a cette idée, annoncée jeudi soir. Une commission indépendante, chargée de réécrire l'article 24, tant décriée de la loi Sécurité globale. Commission indépendante, donc sans le Parlement, qui pourtant est en train de travailler sur le texte.
La majorité s'étrangle. Députés ulcérés, affrontements par lettres interposées entre le président de l'Assemblée et le Premier ministre, et rétropédalage express de Jean Castex lâché de toute part. Bref, "c'est le bordel", résume un conseiller de Matignon. Un autre conseille confirme : "on se serait bien passé de cette journée".
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