mercredi 19 août 2020

L'ART ET LES NAZIS : UNE BELLE HISTOIRE D'ENTENTE COLLECTIVE.

Aujourd'hui : "Je n’irai pas !"
Où l’on découvre que l’on ne peut pas faire des affaires avec n’importe qui.

 

30 juin 1939, peu de temps avant la Seconde Guerre mondiale. Une incroyable vente aux enchères se tient à Lucerne, en Suisse.

Au programme : des œuvres exceptionnelles de Picasso, Chagall ou encore Van Gogh. Pourtant, beaucoup de potentiels acheteurs hésitent à se déplacer...

Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr

Marc Chagall, La Maison bleue, 1920, huile sur toile, 66 × 97 cm, La Boverie, Liège (vendu à Lucerne en 1939) © ADAGP, Paris, 2020
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Ce qui est en cause, ce n’est pas la qualité des œuvres, mais les vendeurs ! Car si la vente a lieu en Suisse, elle est en réalité organisée par l’Allemagne nazie.

En effet, Hitler et ses acolytes détestent l’art moderne, qu’ils qualifient de "dégénéré". Il n’est pas assez réaliste ni proche de leur idéologie à leur goût. Les nazis ont donc vidé les musées allemands de ces œuvres.

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Joseph Goebbels, homme d'État allemand proche d'Hitler, visitant l'exposition "Art dégénéré" de 1937, Munich, photo : Archives fédérales allemandes
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Que faire de ces quelque 20 000 tableaux et sculptures ? Certains sont d’abord détruits ou échangés. Puis, en 1939, les nazis ont une autre idée : les vendre aux enchères, afin d’en tirer de l’argent.

En Europe comme aux États-Unis, c’est un dilemme. Acheter ces œuvres permettrait de les sauver d’une possible destruction. Mais cela reviendrait aussi à financer la politique des nazis...

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Paul Gauguin, Le Sorcier d'Hiva Oa, 1902, huile sur toile, 92 x 73 cm, Musée d'Art moderne et d'Art contemporain, Liège (vendu à Lucerne en 1939)
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D’ailleurs, le marchand d’art français Paul Rosenberg refuse tout net de participer : "[Cet argent va] retomber sur nos têtes sous la forme de bombes", prédit-il.

Finalement, la plupart des acheteurs encore intéressés décident... de s’entendre entre eux ! Collectionneurs privés et musées font la liste de ce qu’ils veulent acquérir et se l’échangent en secret.

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Paul Rosenberg, vers 1920, photographie, Museum of Modern Art, New York
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Le jour J, ils n’enchérissent pas sur les œuvres choisies par les autres. Ainsi, les prix ne grimpent pas.

Résultat : les nazis sont furieux ! La somme récoltée est bien loin de leurs espérances. La vente de Lucerne est donc à la fois la première qu’ils organisent… et la dernière.

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Hitler et des dirigeants nazis visitant l'exposition "Art dégénéré" de 1937, photo : Archives fédérales allemandes
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L'union fait la force !   /  ARTIPS

 

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