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Veut-on le génocide des vieux ? |
« On achève bien les chevaux… », à quand le tour des vieux !
Cette année nos vacances ont un goût si particulier !
Rarement elles ont été aussi attendues, après des mois d’un confinement qui a mis à rude épreuve nos corps et nos têtes.
Rarement elles ont été aussi contraintes.
Des déplacements à l’étranger limités, des rassemblements contrariés, des festivals annulés...
Et ce masque, devenu l’accessoire de l’été, aussi indispensable pour notre santé qu’insupportable à porter.
Qu’importe, il faut profiter. Car nul ne sait ce que nous réserve la rentrée.
Après nous avoir obligés à rester confinés à la maison pendant de longues semaines, le coronavirus fait toujours des siennes.
Rien d’aussi radical, bien sûr, mais ces vacances estivales se vivent tout de même de façon bien particulière.
Pas de voyage au long cours à cause de la fermeture de nombreuses frontières et de mesures parfois restrictives dans certains pays européens.
Les vacanciers, dans leur très grande majorité, restent donc « confinés » en France et s’adaptent : en portant le masque dans les lieux publics clos, en respectant plus ou moins les distances sociales sur la plage, et en choisissant de partir, très souvent au dernier moment, dans telle région plutôt qu’une autre car moins touchée par l’épidémie.
De bien drôles de vacances !
Nous avons la mémoire courte
N’en déplaise à ceux qui voudraient passer à autre chose : le Covid-19 est toujours là. Et bien là.Ces derniers jours, les indicateurs montrent même une reprise, faible mais réelle, de l'épidémie.
Une situation suffisamment inquiétante pour que le ministre de la Santé appelle de nouveau à la vigilance, préoccupé par un relâchement manifeste à l’égard des gestes barrière et autres mesures de précaution.
Car les Français semblent avoir oublié ce qui se jouait hier encore.
Les poignées de main, les embrassades, les réunions de famille, les fêtes entre copains...
Les habitudes de l’ancien monde reprennent peu à peu du terrain, comme si nous ne retenions rien.
Espérons ne pas avoir à en payer le prix fort à la rentrée.
Les comportements sont de plus en plus laxistes.
On observe un certain relâchement chez les jeunes gens, et les moins jeunes qui s’ébrouent, de façon forte et bruyante, pour oublier l’emprisonnement et leurs frustrations.
Actuellement, on ne peut parler d’une deuxième vague mais une chose est sûre, on voit, depuis quelques jours, le nombre de cas positifs remonter nettement alors qu’il baissait depuis plusieurs semaines.
Il atteint aujourd'hui le même niveau quotidien qu’à la levée du confinement.
On remarque également, lors des campagnes de dépistage massif, que les patients sont plus jeunes que lors de la précédente vague.
Le taux d'asymptomatiques est, lui, extrêmement élevé.
Comment expliquer l’atteinte de la jeunesse ?
Sans doute que les personnes vulnérables et âgées ont conservé un niveau de prudence élevé alors que les jeunes font moins attention.C'est ce que l'on constate lors des rassemblements festifs et surtout familiaux à l'origine de clusters.
De plus, on a fortement augmenté le nombre de tests réalisés.
Désormais on approche les 500 000 tests par semaine avec un taux de positifs de l'ordre de 1,5 %.
Ce n’est plus le virus qui nous traque, c'est nous qui le traquons.
Dès lors qu’on teste plus, on trouve plus de malades.
C’est à la jeunesse de rester vigilante.
Que penser de l’application StopCovid ?
C’est un système d'alerte supplémentaire qui fait tout à fait sens en cette période d’été, en particulier pour les jeunes qui sont amenés à se rassembler et à être un peu moins vigilants que d'habitude.
Elle permet d’alerter quelqu'un qui a pu se trouver en contact, de façon prolongée, avec une personne porteuse du virus.
Plus de 2 millions de personnes l’ont téléchargée, ce qui n’est pas suffisant parce qu’il faut qu'un maximum de Français l'utilisent.
Si jamais nous avions une reprise de l’épidémie, le traçage des personnes potentiellement contaminées et donc potentiellement contagieuse se verrait grandement facilité.
Lorsque quelqu'un est informé qu’il est à risque, il va spontanément aller se faire tester.
S’il est positif, cela évitera de contaminer d’autres personnes sans le savoir, car il y a grandes chances qu’il soit asymptomatique.
Par ailleurs, pour que ce système soit compétitif, il faudrait la participation de 20% de la population. On est loin du compte !
Un contexte bien particulier
Chacun d’entre nous a bien réalisé que la situation est inouïe, totalement inédite, imprévisible, et donc imprévue.
On pourrait discuter de sa gestion pendant des heures, notamment à propos des gestes barrières et de la distanciation physique mais aujourd’hui, nous sommes tous dans le même bateau.
Nous savons que cela va nous déstabiliser, dans notre sphère la plus intime comme dans notre avenir.
Il nous reste à avancer d’un même pas.
La crise que nous traversons n’est pas tout à fait comparable à une guerre, car elle fera a priori moins de morts.
Mais la rupture et le désarroi qu’elle représente est du même ordre.
Nous sommes devant une page blanche qui va se remplir.
Dans quelques mois, nous aurons bousculé nos projets, nos peurs, nos désirs, notre représentation du monde, en souhaitant ardemment que l’humanité se rassemble autour d’un combat et d’un nouvel humanisme partagé.
Faire un test salivaire est une ineptie !
Comment des experts peuvent-ils le préconiser ? Je note deux incompatibles :
Le coronavirus a un impact respiratoire (carrefour ORL) et non digestif.
Par ailleurs la salive (l’enzyme ptyaline ou l’amylase salivaire) décomposerait tout produit organique.
Rappelons que la salive a un pH acide qui neutralise l’infection.
Ce test ne peut donc devenir un complément utile et rapide aux tests virologues PCR.
Des sorties incongrues
Avec ma casquette d’anthropologue, je me suis rendu sur le terrain, à savoir sur les bords du canal Saint-Martin: des amies se sont retrouvées, un vendredi soir.
Chips, saucissons, tzatzíki sont posés sur une nappe à fleurs.
Les jeunes amies, toutes la vingtaine, piochent dans les mêmes récipients et partagent une baguette de pain.
Sans masque ni distanciation sociale entre elles, elles affirment « prendre leurs responsabilité » en dehors de leur cercle.
« C’est quand même mieux de boire sans masque », plaisante l’une d’entre elles.
La consultante estime faire énormément attention dans la rue « Je ne m'approche jamais à moins d'un mètre des gens, je porte toujours un masque sur moi, même en dehors du métro ».
C’est alors que je me permets une observation « Miss ! savez-vous que lors d’un éternuement, les aérosols portent jusqu’à 7 mètres !».
De même, une conversation animée, à un mètre de distance, peut être contaminante.
Face aux risques, une autre étudiante concède : « Je ne vais pas m’arrêter de vivre alors que les jeunes sont les moins à risque.
Le pire qu’on puisse chopper, c'est une petite grippe »
En arrivant, elles se sont fait la bise.
« Si jamais l'une de nous l'attrape, on va se prévenir mutuellement pour agir en conséquence »
Je prolonge mon investigation dans autre groupe.
C’est la même idée que défend Vincent 23 ans.
Cet étudiant en master de management des organisations culturelles est adepte des soirées techno.
Ces dernières semaines, elles se sont multipliées dans l'Hexagone de manière plus ou moins légale, dans des conditions favorables à la propagation d'un virus, notamment en raison de la proximité que les fêtards ont entre eux.
« Si j'attrape le virus, je développerai des anticorps qui permettront d'atteindre progressivement l’immunité collective », prône un étudiant.
Avec ses amis, c’est le même mot d’ordre : « On accepte de prendre le risque de tomber malade mais on fait attention à nos familles, en gardant une certaine distance avec elles ».
Comprendre l’inquiétude, l’appréhension et parfois la panique des gens durant cette période
La peur est rationnelle et bonne conseillère : elle permet d’appliquer les consignes de sécurité. En revanche, il faut se méfier de la panique, qui représente un danger.
Comment crée-t-on suffisamment de confiance pour l’éviter ?
Certains sont stimulés par le changement et d’autres, tétanisés.
Comment gérer ces situations imprévues ?
Il est difficile d’entrer dans une période qu’on ne s’est jamais représentée.
Cela oblige à cogiter, pour faire face à ce qui n’est pas encore connu.
Aujourd’hui, des familles alertent contre ce relâchement face aux gestes barrière et à la distanciation. Cette nonchalance est une catastrophe, le nombre de cas détectés progresse plus vite en pourcentage que le nombre de tests effectués.
La propagation du virus s’intensifie. On observe une circulation en nette augmentation avec R à 1,5 ». Une personne contaminée en infecte donc en moyenne plus d’une. Or, pour garder la maîtrise de l’épidémie, ce chiffre doit être inférieur à un.
La hausse des contaminations affecte désormais toutes les tranches d’âge. Nous observons pour la première fois, depuis le franchissement du pic épidémique, une hausse du nombre de cas chez les 75 ans et plus.
De plus en plus de régions sont touchées en France. Et la menace gagne aussi nos voisins, comme la Belgique ou l’Espagne.
Hier, l'organisation mondiale de la santé s’est dite « inquiète » d’une résurgence de l’épidémie au niveau de l’Europe.
Partout on a rendu hommage aux soignants mais on a oublié de penser aux séniors qui sont morts et dont on aurait pu éviter leur triste fin. Par ailleurs, « on a avalé le deuil » des familles frustrées.
Les reconfinements successifs qui touchent de nombreux pays, sont comme des signaux d’alarme contre un possible rebond épidémique. « Il est plus que jamais nécessaire de retrouver une discipline collective ». La clé réside dans nos comportements.
Le terme « génocide » pourrait-être excessif, mais en consultant le petit Larousse, je lis « génocide : Extermination d’un groupe de personnes vulnérables en peu de temps… ».
Jeunes gens, il est de votre devoir de respecter vos parents et grands-parents.
Portez-vous bien !
Jean-Pierre Willem
(1) Ce médecin et anthropologue n'est pas de ceux que l'on remarque sur les plateaux de télé. Aussi bien, 'médecin aux pieds nus', son approche de la santé publique, de l'écoute et des soins à prodiguer aux malades n'est pas celle d'une majorité de ses confrères plus traditionnels. Sans forcément partager l'intégralité de ses options, cela n'en rend que plus intéressant et remarquable le fait que, avec son sens élevé des responsabilités, il rejoigne ceux-ci dans ses préconisations sur les comportements à avoir sur le court terme.
Quant au plus long terme, en revanche, il n'est pas sûr que la radicalité de ses anticipations - sur "le nouvel humanisme" à partager après "avoir bousculé notre représentation du monde" - fasse l'unanimité, non seulement dans sa très orthodoxe corporation, mais chez nos concitoyens en général. C'est bien regrettable eu égard aux urgences écologiques et environnementales, si impératives pour l'avenir de l'humanité.
Ce souci capital est renforcé par les doutes, et plus, le scepticisme que l'on peut avoir sur le comportement du pouvoir : on a évidemment en tête les manigances présentes du macronisme en rapport avec la question écologique et la création de ce (haut ?) commissariat rattaché à l'Elysée - avec la grosse tête de Bayrou aux manettes. On va devoir faire très attention à la feuille de route de "prospective" de ce moine-soldat en charge de notre salut - car en effet, Docteur Willem, nous sommes tous "dans le même bateau" !
Macron n'est pas avare d'abus de langage : on risque de le vérifier une nouvelle fois, alors que le compte à rebours des 600 derniers jours a déjà commencé. Sachant les convictions ultralibérales du prince associées naturellement à ses options pro-lobbies, - aux antipodes de la notion même de plan -, l'opération Bayrou a de fortes chances d'être ravalée en simple esbroufe de com' électorale. (Etant noté cependant que, dans cette hypothèse, la colère populaire en retour pourrait, elle, être salvatrice !)
En revanche, les mots employés par le Dr. Willem, même s'ils font mal aux plus touchés, sont les bons. En particulier, le terme terrible de 'génocide' est approprié (Robert) - hélas. Mais pour 'l 'Avenir en commun', pour une "discipline collective" indispensable, oui, "la clé réside dans nos comportements" - à nous tous, citoyens.
J.P. Carlin
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