samedi 21 janvier 2023

TRES LOIN DE SUFFIRE POUR ABOLIR LE PATRIARCAT, BIEN SÛR, MAIS VOICI UNE BELLE INITIATIVE POUR LES FEMMES, DONT L'EXPLOITATION SCANDALEUSE PERDURE.

VIDEO. Inégalités femmes-hommes : un atelier pour apprendre aux femmes à négocier leur salaire

Publié le
Écrit par Céline Brégand . / FR 3 Normandie
durée de la vidéo : 02min 09
Inégalité femmes-hommes : à Cherbourg, un atelier pour apprendre aux femmes à négocier leur salaire ©Pauline Comte / France Télévisions
 
 
 

Afin de lutter contre les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, des ateliers gratuits de "nego-training", pour apprendre aux femmes à négocier leur salaire, sont organisés à Cherbourg-en-Cotentin (Manche). Outils, stratégies, mises en situation… l'objectif est d'être mieux armée pour être mieux payée.

Un homme sur deux négocie son salaire contre une femme sur huit, selon un sondage d'OpinionWay pour la chaire RSE d’Audencia en partenariat avec KPMG datant de 2019. Partant de ce constat sans appel, la Maison de l'emploi et de la formation (Mef) du Cotentin, en partenariat avec Audencia, a décidé il y a quatre ans d'organiser gratuitement des ateliers de "nego-training" spécifiquement pour les femmes. 

Ce mercredi 18 janvier 2023, à Cherbourg, dans la Manche, elles sont neuf femmes, âgées de 30 à 50 ans, et exerçant des professions différentes, à participer à un de ces ateliers afin d'apprendre à négocier leur salaire. 

"C'est quelque chose que je ne sais absolument pas faire. Ça fait 25 ans que je travaille, je n'ai jamais négocié mon salaire. Cet atelier me fait prendre conscience de toute la légitimité [que j'ai à le faire]", constate Julie Petitpierre, infirmière en psychiatrie. "Vu mon travail, sa pénibilité et le temps que j'y passe, je mérite un peu plus que ce que je gagne actuellement", appuie la soignante de 44 ans.

"Sur une vie, l'écart de salaire entre un homme et une femme s'élève à 300 000 euros"

Selon une étude de l'Insee de 2019, les femmes gagnent en moyenne 22% de moins que les hommes alors qu'elles sont plus diplômées. Un écart qui n'a diminué que de 5,1 points depuis 1995.

"Sur une vie, l'écart de salaire entre un homme et une femme s'élève à 300 000 euros. Vous imaginez  ce qu'on peut faire avec 300 000 euros ? Au départ à la retraite par exemple, on peut s'acheter une très belle maison à Cherbourg", fait remarquer aux participantes Charline Saussaye, responsable du service entreprise à la Mef du Cotentin, qui anime l'atelier ce mercredi. 

Sur une vie, l'écart de salaire entre un homme et une femme s'élève à 300 000 euros. Vous imaginez ce qu'on peut faire avec 300 000 euros ?

Charline Saussaye, responsable du service entreprise à la Mef du Cotentin

Malgré une certaine évolution des mentalités, les inégalités de revenus persistent. "On écoute plus les hommes, ils ont plus de postes à responsabilité… il y a plein de facteurs qui expliquent cela", explique Charline Saussaye. Sans négliger les rôles de l'éducation, des médias et de l'école qui, bien souvent, empêchent les femmes de s'identifier à des modèles de femmes qui réussissent.

Prendre conscience de sa valeur professionnelle

"On ne leur a jamais appris finalement. On vient juste de terminer l'atelier, et elles nous ont dit qu'à l'école ou même dans les médias, ce n'est pas quelque chose que l'on attribue aux femmes de négocier, de demander quelque chose. Elles ont tendance à attendre qu'on vienne les récompenser plutôt qu'à demander", souligne Charline Saussaye.

L'objectif est donc de faire prendre conscience aux femmes de la réalité des inégalités salariales, mais aussi de leur valeur professionnelle. Vient ensuite le temps de la pratique avec la mise en place de stratégies. 

Par binôme, les participantes s'essayent au jeu de la négociation. L'atelier offre à ces femmes des outils pour mieux appréhender l'entretien. "Éviter vraiment le 'un petit peu', 'je pense'. Si vous demandez quelque chose, vous êtes en position de force", insiste la formatrice. 

"Ça donne de la confiance"

Après plusieurs mises en situation, les stratégies s'avèrent payantes. Carine Maurouard, assistante commerciale de 46 ans, est arrivée à cet atelier consciente d'avoir "du mal à [s]'affirmer", estimant "compliqué d'aborder le sujet du salaire quand on est une femme parce qu'on n'a pas toujours conscience de ses valeurs"

Elle en repart avec "plein de bonnes clefs à étudier et à mettre en pratique pour partir du bon pied" en ce début d'année. "Ça donne de la confiance", se réjouit-elle. 

En quatre ans, la Mef a déjà formé une centaine de personnes. Un nouvel atelier est prévu en mars prochain à Cherbourg-en-Cotentin.

 

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