Comme souvent lorsque l’on parle de la réforme des retraites, l’argumentation du Corriere della Sera débute par une comparaison.

“Bloquer un pays pour protester contre la retraite à 64 ans, quand l’Italie ou l’Allemagne appliquent un âge légal de départ à 67 ans, peut paraître curieux, observe le quotidien italien. Mais le secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, l’a très bien résumé : ‘Ce qui se fait en Allemagne ou en Italie, les Français s’en fichent.’”

Pour le journal centriste, tout le noyau de la question est là : “La France est un pays qui se perçoit comme unique et spécial, et son ‘modèle’, qui propose une qualité de vie et des garanties sociales avec peu d’équivalents au monde, doit être défendu coûte que coûte.”

L’épreuve de force de la rue

Face à cette “exception française”, constate le média milanais, l’exécutif n’a qu’un mot à la bouche : “pédagogie”.

“‘Il faut faire preuve de pédagogie’, ‘c’est le moment de la pédagogie’ : en somme, il faut expliquer à l’infini que cette réforme est rationnelle, sacro-sainte et inévitable.”

Mais visiblement ces efforts n’ont pas fait mouche, puisque selon le dernier sondage Ifop, 68 % des Français sont opposés à ce projet et 51 % soutiennent la mobilisation.

Un dernier chiffre particulièrement important, car au-delà des sondages, c’est bien l’épreuve de force de la rue d’aujourd’hui qui donnera le ton de la bataille sur cette réforme, croit savoir le Corriere della Sera.

“L’objectif des syndicats est de bloquer le pays et de rassembler 1 million de personnes dans les manifestations, conclut le correspondant du média italien à Paris. C’est le chiffre qui permettra de crier victoire et d’annoncer dès ce soir les prochaines étapes de la lutte.”