mardi 22 novembre 2022

ORPEA ET SES DETOURNEMENTS D'ARGENT PUBLIC : JUSQU'OU, JUSQU'A QUAND L'ETAT VA-T-IL ADMETTRE CES FRAUDES MASSIVES, MÊME RECONNUES ?! (1)




Orpea prêt à régler les sommes demandées par l’Etat

Le groupe d’Ehpad, criblé de dettes, veut apurer sa situation pour convaincre ses créanciers et des investisseurs de participer à un plan de refinancement.

Par / Le Monde

Publié aujourd’hui à 08h57, mis à jour à 09h39
 

« J’ai décidé de rembourser l’intégralité des montants, soit 55,8 millions d’euros, que réclame la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie [CNSA] », confie au Monde Laurent Guillot, directeur général d’Orpea. Le patron du groupe d’Ehpad et de cliniques privés commercial s’était refusé, jusqu’ici, à honorer la totalité des créances réclamées par l’administration qui gère l’argent de la Sécurité sociale pour le secteur du grand âge. Il fait volte-face dans un communiqué, publié ce mardi 22 novembre.

La situation du groupe, englué dans le scandale qui le touche depuis la parution, en janvier, du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), explique ce changement de pied. Criblée de dettes – 9,3 milliards d’euros –, Orpea doit à tout prix convaincre ses créanciers et les investisseurs de participer à un plan de refinancement. La nouvelle direction compte beaucoup sur la Caisse des dépôts pour participer au tour de table. Ce qui suppose de purger ses différends avec l’Etat. « Pour engager complètement la refondation du groupe, je souhaite tourner la page et mettre derrière nous tous les sujets qui ont trait aux errements du passé », explique M. Guillot.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Orpea : la Caisse des dépôts pose ses conditions à une entrée au capital du groupe privé d’Ehpad

Le 29 juillet, la CNSA avait adressé à Orpea une lettre listant les « financements irrégulièrement employés » et les « dotations publiques détournées de leur finalité au regard des textes en vigueur ». Le courrier était la traduction du rapport des inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) sur la gestion du groupe de 2017 à 2020.

L’IGAS et l’IGF avaient confirmé les diverses techniques de détournement financier de l’équipe en place jusqu’au début 2022, révélés par M. Castanet dans son livre enquête.

Repli stratégique

En recevant cette lettre, M. Guillot avait fait publiquement amende honorable à propos des remises que ses prédécesseurs exigeaient des fournisseurs de l’entreprise sur des achats financés par de l’argent public. Ces ristournes ne finançaient pas des produits ou services pour les résidents. Le directeur général s’est engagé à les rembourser à hauteur de 5,7 millions d’euros, montant fixé par la CNSA.

 
Lire aussi :  Entre Orpea et l’Etat, un conflit financier à l’issue incertaine  (1)
 
(1)  Lire aussi cet autre article qui fait état (dans le langage ô combien mesuré du 'Monde'), de ce que, pour Orpéa,"optimiser l'usage de l'argent public afin d'augmenter les bénéfices (en clair, permettre aux actionnaires de se goinfrer / ndlr) aux dépens des moyens affectés aux résidents" relevait jusqu'à présent d'une saine pratique de gens honnêtes !
Et les pouvoirs publics passeraient l'éponge ?! Non, plus que jamais, rappelons l'alerte de Caroline Fiat, députée LFI et appuyons sa position exigeant que la vie de nos anciens ne soit pas laissée aux aléas toxiques du commerce capitaliste : seul le secteur public doit gérer, avec les moyens adéquats et dans des conditions acceptables, les établissements en cause !
J.P. C. 


 

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