vendredi 11 novembre 2022

LE POINT SUR LES, VRAIS, PROBLEMES DE L'IMMIGRATION (tous les clics informent !)


Alors que d’énièmes tractations, à l’approche d’un navire d’exilé·es secouru·es en mer, ont opposé la France et l’Italie pour savoir lequel des deux pays serait le plus inhospitalier, le nouveau projet de loi sur l’asile et l’immigration, prévu pour début 2023, annonce sa couleur : raciste.

L'extrême droite, fidèle à elle-même, agite ad nauseam la peur de l'invasion, mais plus grave encore, le Président de la République, le gouvernement et certains médias manipulent les consciences et les chiffres de la délinquance.
 
Des « présentations faussées » et des magouilles discursives qui enveniment opportunément la « surenchère de haine raciale et de rejet », décrivent Flor Tercero et Claire Dujardin, en écho de La Cimade, le Gisti et un ensemble d’organisations. Et face à cette mécanique de duperie et d’intoxication de la conversation démocratique, peu protégées, les populations concernées sont aussi, perpétuellement, « interdites de parole ».

À Paris, cet effacement de la parole des exilé·es, au coeur du débat mais dépossédé·es de toute voix au chapitre, était l’un des motifs de la création de « l’Ambassade des immigrés ». Ce squat et lieu d’entraide a été créé en réaction à « la centralité du débat raciste sur l’immigration dans le débat présidentiel, sans aucune possibilité de participation des immigrés eux-mêmes », relate le collectif La Chapelle en lutte.

L’égrènement des épisodes récents prouve que le racisme n’est plus un débordement fortuit, une bavure, une manifestation extérieure aux institutions, ou une sorte d'anomalie des marges de la République. Des marges, il a glissé vers le coeur. Les institutions françaises, écrivent Flor Tercero et Claire Dujardin, « érodent dangereusement le socle de notre République »

Ultimes remèdes et échappées consolatrices face à cette érosion : on peut suivre, dans le Club, la plume de Marie Cosnay sur les victimes des frontières, les mobilisations autour du maire solidaire Mimmo Lucano en Italie (ici Eric Fassin, là son collectif de soutien), les décryptages minutieux de la mécanique raciste de Frontex par Claude Calame, l'actualité du délit de solidarité avec ce professeur empêché d'enseigner pour avoir aidé une migrante afghane, les chroniques du soutien aux interné·es des Centres de rétention administrative ici ou , les textes des vigies de la solidarité que sont La Cimade, le Gisti ou encore SOS Migrants Mineurs... enfin, le témoignage récent d’un collectif de parents solidaires à Rennes.

« Nous sommes parents d’élèves, et nos enfants sont scolarisés à Rennes. En ce début d’automne 2022, la colère nous réunit », écrivent ces derniers. « Il y a quelques semaines, découvrant que de nombreux camarades de classe de nos enfants n’avaient pour toit qu’une fragile toile de tente, survivaient dans un complet dénuement, arrivaient le ventre vide à l’école, nous avons décidé d’agir. »  Retrouvez ici l'intégralité de L’Hebdo du Club de Livia Garrigue.
 


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Le blog de Livia Garrigue
Le nouveau projet de loi sur l’asile et l’immigration, en préparation pour début 2023 au gré de manigances discursives assimilant immigration et délinquance, annonce sa couleur : raciste. Face à la mécanique de duperie et d’intoxication de la conversation démocratique organisée au sommet de l'État, les populations concernées dépossédé·es de toute voix au chapitre. Le Club chronique les résistances de la solidarité, vouées à se loger, par effraction, dans les interstices des institutions de la République.



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