Alors que
d’énièmes tractations,
à l’approche d’un navire d’exilé·es secouru·es en mer, ont opposé la
France et l’Italie pour savoir lequel des deux pays serait le plus
inhospitalier, le nouveau projet de loi sur l’asile et l’immigration,
prévu pour début 2023, annonce sa couleur : raciste.
L'extrême droite, fidèle à elle-même, agite
ad nauseam la
peur de l'invasion, mais plus grave encore, le Président de la
République, le gouvernement et certains médias manipulent les
consciences et les chiffres de la délinquance.
Des
« présentations faussées » et des magouilles discursives qui enveniment opportunément la
« surenchère de haine raciale et de rejet », décrivent
Flor Tercero et Claire Dujardin, en écho de
La Cimade, le Gisti et un ensemble d’organisations.
Et face à cette mécanique de duperie et d’intoxication de la
conversation démocratique, peu protégées, les populations concernées
sont aussi, perpétuellement,
« interdites de parole ».
À
Paris, cet effacement de la parole des exilé·es, au coeur du débat mais
dépossédé·es de toute voix au chapitre, était l’un des motifs de la
création de
« l’Ambassade des immigrés ». Ce squat et lieu d’entraide a été créé en réaction à
«
la centralité du débat raciste sur l’immigration dans le débat
présidentiel, sans aucune possibilité de participation des immigrés
eux-mêmes », relate le collectif La Chapelle en lutte.
L’égrènement des
épisodes récents
prouve que le racisme n’est plus un débordement fortuit, une bavure,
une manifestation extérieure aux institutions, ou une sorte d'anomalie
des marges de la République. Des marges, il a glissé vers le coeur. Les
institutions françaises, écrivent Flor Tercero et Claire Dujardin,
« érodent dangereusement le socle de notre République ».
Ultimes remèdes et échappées consolatrices face à cette érosion : on peut suivre, dans le Club,
la plume de Marie Cosnay sur les victimes des frontières, les mobilisations autour du maire solidaire Mimmo Lucano en Italie (ici
Eric Fassin, là s
on collectif de soutien), les
décryptages minutieux de la mécanique raciste de Frontex par Claude Calame, l'actualité du délit de solidarité avec
ce professeur empêché d'enseigner pour avoir aidé une migrante afghane, les chroniques du soutien aux interné·es des Centres de rétention administrative
ici ou
là, les textes des vigies de la solidarité que sont La
Cimade, le Gisti ou encore
SOS Migrants Mineurs... enfin, le témoignage récent d’un
collectif de parents solidaires à Rennes.
« Nous sommes parents d’élèves, et nos enfants sont scolarisés à Rennes. En ce début d’automne 2022, la colère nous réunit », écrivent ces derniers.
«
Il y a quelques semaines, découvrant que de nombreux camarades de
classe de nos enfants n’avaient pour toit qu’une fragile toile de tente,
survivaient dans un complet dénuement, arrivaient le ventre vide à
l’école, nous avons décidé d’agir. » Retrouvez ici l'intégralité de L’Hebdo du Club de Livia Garrigue.
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