De l’affaire du sang contaminé jusqu’au scandale Didier Raoult, La santé en bande organisée raconte,
de l’intérieur, comment fonctionne l’Agence française du médicament.
Ancien membre de la commission nationale de pharmacovigilance, expert à
l'agence française du médicament depuis sa création, le Professeur
Christian Riché y révèle qu’il a été l’une des sources de la journaliste
Anne Jouan, notamment dans l’affaire du Mediator, ce coupe-faim
tardivement retiré du marché en raison de ses effets secondaires
rarissimes mais graves.
Dans
ce livre à deux voix, on découvre à quel point au sein de cette
institution, censée assurer la sécurité sanitaire des Français, certains
privilégient leurs liens avec l’industrie pharmaceutique et leurs
intérêts de carrière. Le livre fourmille de révélations. On y apprend
qu’Emmanuelle Wargon, ex-numéro 2 de l’Agence défendait le Vioxx un an
après l’arrêt de sa commercialisation à cause de ses graves effets
secondaires ou encore qu’un laboratoire commercialisant un herbicide
toxique a sollicité des experts importants de l’Agence du médicament
pour retarder son interdiction. Sans parler des atermoiements de
l'institution concernant Didier Raoult qui faisait la promotion
de l'hydroxychloroquine. Anne Jouan ne manque pas, aussi, de mettre en
lumière les liens incestueux entre certains journalistes et l’Agence du
médicament. Un livre salutaire et peu rassurant.
Anne Jouan et Christian Riché : « La santé en bande organisée ». Robert Laffont. Paru le 15 septembre 2022
***
Extraits
[Anne
Jouan] Dans cette enquête du Mediator, j’avais une trentaine de sources
(ministre, cabinets ministériels, administration centrale,
parlementaires, universitaires, médecins, pharmaciens, experts
internationaux, membres de l’Agence européenne du médicament, industrie
pharmaceutique, etc.) dont la moitié était salariée ou membre de
l’autorité de contrôle. Mais sans le monsieur au complet-veston, ni
l’enquête journalistique ni l’instruction judiciaire n’auraient eu ce
retentissement. Personne n’a jamais su son identité. Ni au Figaro, ni ailleurs. Elle est restée confidentielle pendant toutes ces années, j’ai (la suite dans Marianne / ndlr)
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