mercredi 14 septembre 2022

A QUAND L'AUTORISATION DU SUICIDE ASSISTE EN FRANCE ?

Jean-Luc Godard est mort en ayant eu recours à l’assistance au suicide

« M. Godard a eu recours à l’assistance légale en Suisse d’un départ volontaire suite à de multiples pathologies invalidantes selon les termes du rapport médical », a fait savoir le conseiller de la famille du réalisateur franco-suisse, qui est mort mardi.

Le Monde avec AFP

Publié hier à 16h05, mis à jour à 06h49

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Le réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard lors de la cérémonie des Grand Prix du design, à Zurich, en Suisse, le 30 novembre 2010.

Jean-Luc Godard, cinéaste emblématique de la Nouvelle Vague, est mort, mardi 13 septembre. A 91 ans, le cinéaste franco-suisse a eu recours à l’assistance au suicide pour mettre fin à ses jours, comme l’a fait savoir le conseiller de sa famille à l’Agence France-Presse.

« M. Godard a eu recours à l’assistance légale en Suisse d’un départ volontaire suite à de “multiples pathologies invalidantes” selon les termes du rapport médical », a expliqué Patrick Jeanneret, confirmant une information publiée par le journal Libération.

Dans une interview accordée à la chaîne Radio-Télévision suisse (RTS) en mai 2014, Jean-Luc Godard affirmait, au sujet de sa mort et de sa volonté de recourir possiblement au suicide assisté : « Je ne suis pas anxieux de poursuivre à toute force. Si je suis trop malade, je n’ai aucune envie d’être traîné dans une brouette. »

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Une pratique légale en Suisse

En Suisse, il existe différentes formes d’assistance au décès, tels que l’euthanasie passive et l’assistance au suicide. Cette dernière, non réglementée de manière spécifique mais autorisée sous certaines conditions, est la pratique la plus connue.

En principe, celui qui, « poussé par un mobile égoïste », prête assistance au suicide de quelqu’un – par exemple en lui procurant une substance mortelle – est punissable d’une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d’une peine pécuniaire. Toutefois, des organisations fournissent une assistance au suicide dans le cadre de la loi tant qu’« aucun motif égoïste » ne peut leur être reproché.

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La pratique est ainsi encadrée par des codes de déontologie médicale et prise en charge par des organisations. La plus importante d’entre elles, Exit, a accompagné près de 1 400 personnes vers la mort en 2021.

Les suicides assistés ont augmenté annuellement ces dernières années en Suisse, passant de 187 cas par an en 2003 à 965 en 2015, selon l’Office fédéral de la statistique. Après une légère diminution en 2016, ils sont repartis depuis à la hausse.

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Le Monde avec AFP

 

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