"Vous mettez à la tête de l'Etat des hommes accusés de viol" : Macron interpellé par une lycéenne dans le Tarn
Par La rédaction numérique de France InterLe président de la République a été interpellé jeudi dans la rue par une lycéenne lors d'un déplacement à Gaillac, dans le Tarn. Elle lui reproche d'avoir nommé deux ministres accusés de viol. Emmanuel Macron lui a répondu en défendant la présomption d'innocence.
C'était la toute première polémique de son mandat, mais elle ne cesse de se rappeler à lui. Comment allier volonté de défendre les femmes victimes de violences tout en nommant Gérald Darmanin et Damien Abad, tous deux accusés de viol, au gouvernement ? Emmanuel Macron a été mis face à cette question jeudi lors de son déplacement à Gaillac dans le Tarn, à quelques jours du premier tour des législatives durant lequel la Nupes pourrait donner du fil à retordre à la coalition présidentielle.
"Pourquoi ?"
Sur les images filmées par l'Agence France Presse et BFM TV, on voit Emmanuel Macron s'offrir un petit bain de foule dans la rue, après être descendu de la voiture présidentielle. Il remonte une file d'une dizaine de personnes positionnées derrière une barrière, qui lui tendent les mains et prennent des photos. Jusqu'au moment où il arrive, souriant, au niveau d'une jeune femme qui l'interpelle le temps d'un court échange.
"S'il vous plait ! Vous nous dites que l'objectif principal de votre quinquennat c'est l'égalité des femmes et la protection des femmes qui sont violentées", dit elle au chef de l'Etat qui acquiesce. Et elle poursuit : "En attendant, vous mettez à la tête de l'Etat des hommes qui sont accusés de viols et de violences. Pourquoi ?" A côté d'elle, on entend d'autres jeunes femmes dire " bah ouais ! "
Défense des femmes et en même temps présomption d'innocence
Les hommes dont parle la jeune femme sont le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu en janvier dernier, et le ministre des Solidarités, Damien Abad accusé pour sa part de violences sexuelles juste après son entrée au gouvernement.
Emmanuel Macron lance un long "non" de désapprobation et lui répond : "Je suis pour la libération de la parole et je l'ai accompagnée, et je continuerai de l'accompagner, de la protéger. Mais en même temps, pour fonctionner en société, vous devez avoir de la présomption d'innocence." Il s'écarte alors de la jeune fille pour saluer d'autres personnes, pendant qu'une femme crie "vous êtes un menteur !", sans que l'on puisse affirmer que cela à un lien avec la conversation qui vient d'avoir lieu.
Interrogée par nos confrères de BFM TV, la jeune lycéenne, prénommée Laura, a expliqué avoir été victime de violences sexistes et sexuelles. Selon elle, porter plainte "n'aboutit jamais" notamment car "il y a des hommes comme ça à la tête de l'Etat". Gérald Darmanin, qui accompagnait le président lors du déplacement n'était pas présent au moment de cet échange.
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