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Arrivée de Jean-Luc Mélenchon, lors de la  convention de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, à Aubervilliers, le 7 mai 2022.

Olivier Faure (Parti socialiste, PS) à côté de Marine Tondelier (Europe Ecologie-Les Verts, EELV), Julien Bayou (EELV) à droite de Mathilde Panot (La France insoumise, LFI), Sandra Regol (EELV) à quelques chaises de Fabien Roussel (Parti communiste, PCF) : les premiers rangs de la convention de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) offraient une vision inédite, samedi 7 avril, à Aubervilliers. Mais « il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a assuré Jean-Luc Mélenchon, le leader de la Nupes. Après des mois d’invectives, les cadres de gauche avaient finalement l’air contents de se retrouver côte à côte après la conclusion d’un accord pour les législatives.

Chacun s’est inséré sans mal dans une trame pour partie inspirée des meetings présidentiels de l’Union populaire, dans une salle remplie de suppléants, directeurs de campagne de tous bords mais aussi de nombreux militants « insoumis ».

Olivier Faure savait où il mettait les pieds. Il s’en amusait, jeudi : « Pour la première fois, nous irons dans un meeting où les “insoumis” sont beaucoup plus nombreux que nous. » Parmi les premiers à s’exprimer, c’est à eux que le premier secrétaire du PS s’est adressé sur scène : « Le président dit “faites attention, c’est des sauvages”. C’est vrai parfois que je vous trouve un peu différents des socialistes qui sont plus calmes, habitués aux institutions… mais je me suis dit au fond de moi : qui sont les vrais sauvages ? Est-ce que ce sont ceux qui veulent penser qu’un autre monde est possible ? J’ai choisi », a-t-il répondu, avant de développer une attaque en règle contre Emmanuel Macron, sous les applaudissements.

Discours d’Olivier Faure à la convention de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les élections législatives, à Aubervilliers, le 7 mai 2022.

Le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, a défendu, quant à lui, « une union et pas un simple accord électoral » et tenté de rassurer ceux qui en douteraient en raison de divergences trop profondes : « Oui, nous disons “désobéissons pour sauver l’Europe”. (…) Désobéir, oui, mais non pas pour satisfaire les égoïsmes nationaux ou pour briser l’Etat de droit. »

Discours de Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, lors de la convention de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, à Aubervilliers, le 7 mai 2022.
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Chacun ses références, sans trop de cacophonie

Tout avait été fait pour casser l’image d’un accord de papier conclu entre quatre hommes, chefs de parti. Dans les discours, de la place a été faite aux candidatures féminines et issues de la société civile. Ainsi, l’intervention la plus applaudie a sans doute été celle de Rachel Kéké, ancienne meneuse de la grève des gouvernantes et femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles, à Paris : « La sous-traitance, c’est la maltraitance, le rabaissement, l’humiliation. Nous les femmes de chambre et les gouvernantes de l’hôtel Ibis des Batignolles c’est ce que nous avons subi, a-t-elle lancé. Nous avons mené cette lutte jusqu’à la victoire, pourquoi ne pas aller jusqu’à l’Assemblée, c’est nous les essentielles ! Il est temps qu’à l’Assemblée nationale nos métiers soient visibles. »

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