dimanche 1 mai 2022

LA VIEILLE GARDE, DISCREDITEE, DU PS FREINE LA PRISE DE DECISION D'ACCORD A GAUCHE...

Législatives 2022 : le PS « continue à discuter de tout » avec LFI ; « on s’approche du but » pour un accord à gauche, assure Jean-Luc Mélenchon

Les négociations entre le PS et La France insoumise au sujet d’un éventuel accord en vue des législatives ont été suspendues vendredi. Le premier secrétaire du Parti socialiste s’est à nouveau dit ouvert à la discussion, dimanche, tout en temporisant.

Le Monde

Publié aujourd’hui à 15h50, mis à jour à 18h24

 

Jean-Luc Mélenchon à Paris lors de la manifestation à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, le 1er mai 2022.

Le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) « continuent à discuter de tout » dans la quête d’un accord à gauche aux législatives, a rapporté dimanche 1er mai le patron du PS, Olivier Faure, sur France Inter.

Un accord interviendra-t-il ? « Je n’en sais rien, mais je le souhaite », a déclaré M. Faure, jugeant qu’aucune divergence ne lui semblait « indépassable ». Il ne s’agit cependant pas de se mettre d’accord uniquement sur un partage des circonscriptions :

« L’idée n’est pas d’improviser quelque chose sur un coin de table. L’idée est de provoquer une cohabitation. (…) Si nous avons la prétention de gouverner demain, il faut être d’accord sur le fond. »

« Il n’y a pas de deadline “ce soir ou jamais” »

Fort des 21,95 % des voix de son candidat, Jean-Luc Mélenchon, au premier tour de l’élection présidentielle, LFI a lancé des discussions bilatérales avec les autres partis de gauche afin de trouver un accord pour les législatives des 12 et 19 juin prochains, dont le PS, mais aussi Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et le Parti communiste (PC).

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A Paris, où il manifestait à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, Jean-Luc Mélenchon s’est également montré optimiste. « On s’approche du but », a-t-il souligné, précisant, à l’intention de ces partis, que « tous ceux qui participent auront un groupe » parlementaire, que « tout le monde aura sa propre association de financement », et enfin que « le programme sera un programme partagé, un programme de gouvernement ».

« On voit bien qu’on n’est plus si loin que ça d’un accord. On continuera de parler ce soir », a abondé Olivier Faure, lui aussi présent à la manifestation parisienne. MM. Faure et Mélenchon se sont ensuite serré la main, avant d’engager une brève conversation.

Mais alors que le chef de file de La France insoumise a dit vouloir que les discussions se terminent « cette nuit », le patron des socialistes a temporisé. « Il n’y a pas de “deadline” “ce soir ou jamais” », a-t-il expliqué au Monde : « On verra ce soir si un accord est possible. S’il est possible, évidemment on ira. On a encore quelques jours, on peut encore attendre, y compris l’anniversaire symbolique du Front populaire », en référence au 3 mai 1936, quand cette coalition avait remporté les élections législatives.

Divisions au PS

Les discussions entre PS et LFI avaient été « suspendues » par les socialistes vendredi, qui critiquaient les attitudes « hégémoniques » de LFI.

Un courant minoritaire du PS n’accepte pas les exigences idéologiques des « insoumis ». Dimanche, le prédécesseur d’Olivier Faure à la tête du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a fustigé dans une lettre ouverte les velléités de LFI de « sortir des traités européens », « fonder la VIRépublique », ramener la retraite à 60 ans et lancer des « dépenses vertigineuses impraticables ». Il a appelé des personnalités socialistes – dont François Hollande, Bernard Cazeneuve, Anne Hidalgo, Stéphane Le Foll ou Martine Aubry – à « se coordonner pour résister et se refondre ». M. Le Foll a lâché ses coups dimanche dans une interview au Point, accusant Olivier Faure d’être « prêt à brader toute l’histoire socialiste pour un accord sur vingt circonscriptions ».

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Certains maires qui composent avec des majorités plurielles sont au contraire montés au créneau pour défendre un modèle d’alliance, tels l’écologiste Grégory Doucet, à Lyon, ou à Nantes la socialiste Johanna Rolland – pourtant ex-directrice de campagne de la candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, qui reste, elle, silencieuse.

Dimanche 1er mai au soir était la date butoir pour un accord, mentionnée par tous les protagonistes, qui évoquaient les impératifs de campagne électorale en vue des élections législatives. Mais cette date butoir peut être repoussée. La France insoumise ne donnera ainsi les noms de ses candidats que le 7 mai, jour de la convention d’investiture de L’Union populaire.

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Le Monde

 

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