Présidentielle : la crise ukrainienne profite à Emmanuel Macron
BVA - Orange, publié le vendredi 04 mars 2022 à 05h00
SONDAGE. Déjà largement en tête des
intentions de vote depuis plusieurs mois, le président sortant, porté
par la crise ukrainienne, progresse de 5 points au premier tour, à 29%,
selon la dernière vague du sondage BVA pour Orange et RTL, vendredi 4 mars.
Après des mois de faux suspens, Emmanuel Macron a annoncé jeudi 3 mars
dans la presse régionale sa candidature à la présidentielle.
En effet, selon la dernière vague du sondage BVA pour Orange et RTL publié vendredi 4 mars* (réalisée avant l'officialisation de la candidature d'Emmanuel Macron), le président sortant, déjà largement en tête des intentions de vote depuis plusieurs mois, bondit de 5 points depuis la précédente enquête il y a 15 jours. Il est désormais crédité de 29% des suffrages au premier tour.
Paradoxalement,la guerre en Ukraine n'est pourtant pas dans les préoccupations premières des Français. Le trio de tête reste occupé par la santé (72%), le pouvoir d'achat (70%) et la sécurité à égalité avec les retraites (62%). Mais la place du nucléaire progresse nettement : ce sujet comptera "beaucoup" pour 36% des électeurs soit une hausse de 8 points en 15 jours. Tout comme l'Europe : ce sujet comptera "beaucoup" pour 33% des électeurs, soit une hausse de 9 points.
Le chef de l'État progresse dans toutes les catégories de l'électorat en termes d'âge et s'impose dans toutes les tranches d'âge en tête des intentions de vote, allant jusqu'à surpasser Marine Le Pen chez les 25-34 ans et les 35-49 ans. Il confirme également son statut de favori chez les plus jeunes électeurs (31% d'intentions de vote chez les 18-24 ans) ainsi que chez les plus âgés, y compris les plus de 75 ans qui le préfèrent désormais à Valérie Pécresse.
La bataille de la deuxième place fait rage à droite
Si Emmanuel Macron est porté par la crise ukrainienne, ce n'est pas le cas de ses adversaires. La candidate du Rassemblement national semble pâtir quelque peu de ses positions ambiguës vis-à-vis de la Russie et en particulier de Vladimir Poutine. Elle perd 1,5 point pour s'établir à 16% des intentions de vote.
Marine Le Pen devance toutefois toujours d'une courte tête Eric Zemmour qui enregistre une baisse similaire. Celui qui déclarait dans un entretien à L'Opinion en 2018 "Je rêve d'un Poutine français" est crédité de 13% des intentions de vote (-1,5 pt). Il fait désormais jeu égal avec Valérie Pécresse : créditée de 13% des suffrages (-0,5 pt). La candidate LR ne semble pas pour le moment réussir à s'imposer malgré ses attaques à l'encontre des "candidats prorusses".
Compte-tenu des marges d'erreur, ces trois candidats sont en réalité dans un mouchoir de poche dans la bataille pour la deuxième place. Le polémiste voit toutefois son socle électoral se solidifier, puisque 75% des électeurs ayant l'intention de voter pour lui sont sûrs de leur choix (+9 pts en 15 jours). Celui de Marine Le Pen s'affermit aussi, dans une moindre mesure (76%, + 3 pts). À l'inverse, celui de Valérie Pécresse reste moins solide et semble même se fragiliser encore (65%, -4 pts).
Quelque soit le finaliste, Emmanuel Macron remporterait l'élection au deuxième tour : à 65% contre Éric Zemmour, 61% contre Valérie Pécresse et 60% contre Marine Le Pen.
Jean-Luc Mélenchon loin devant à gauche
A gauche, seul Jean-Luc Mélenchon semble tirer son épingle du jeu. Le candidat de la France Insoumise est crédité de 11,5% des intentions de vote, en hausse d'1 point par rapport à il y a 15 jours. À noter toutefois que son socle électoral est plus fragile : 65% seulement des électeurs déclarant une intention de vote en sa faveur se déclarent sûrs de leur choix contre 78% il y a 15 jours.
L'Insoumis est loin devant ses adversaires de gauche : le candidat EELV Yannick Jadot est crédité de 5,5% des intentions de vote (+ 1 pt), devant le communiste Fabien Roussel (3,5%, - 1 pt), qui voit sa dynamique enrayée, sans doute en raison également de ses positions ambiguës à l'égard de la Russie, et la socialiste Anne Hiddalgo (2%, stable).
Alors que Christiane Taubira a retiré sa candidature, faute de parrainages, durant la réalisation de l'enquête, BVA souligne qu'il est pour le moment difficile d'en anticiper les conséquences, mais estime qu'elles seront sans doute limitées. L'ancienne garde des Sceaux était en effet créditée de seulement 1,5% des intentions de vote.
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