LES FACHOS ONT LEURS AMIS
- 27 oct. 2021
- Par bastienparisot
- Blog : Le blog de Bastien Parisot

Eric Naulleau, larbin du Zemmouristan
Chroniqueur chez Hanouna, le compère historique d’Eric Zemmour pense avoir enfin trouvé la gloire. Faux intello, chroniqueur de tout mais brillant sur rien, Naulleau déverse avec assurance ce qu’il ne supporte pas voir contrarié : sa précieuse parole.
Pire encore : d’oublié des plateaux bancables depuis son retrait d’ “On est pas couché”, Naulleau s’est mué en porte-flingue du Zemmouristan. Son compte Twitter en atteste : pas un jour sans qu’il ne prenne la défense de son ancien copain de chez Ruquier (avec qui il a ensuite co-animé une émission sur Paris Première). Tout y passe : défense des sorties glauques de son ami, attaques contre ceux qui s’en prennent au pas-encore-vraiment-candidat d’extrême-droite… et justifications bancales. Comprenez : les 2 hommes ne seraient pas souvent d’accord, mais l’attitude de Naulleau n’est qu’une preuve de loyauté dans l’amitié ! À peu de choses près, le voilà repeint en défenseur du débat et de la liberté d’expression...
Tout cela mène bien sûr l’animateur à affirmer : il voterait Zemmour plutôt que Mélenchon ! Ouf, nous voilà sauvés ! Quoi de mieux que l’avis de Naulleau, pour savoir quoi voter ? De gauche républicaine et méprisante, le voilà devenu apôtre du vote pour l’extrême-droite.
Un bon larbin du Zemmouristan !
Raphaël “plutôt Hitler que le Front populaire” Enthoven
La dérive est aussi longue que douloureuse. De penseur et philosophe des beaux quartiers (parisiens), Enthoven a lentement dérivé vers le troll Twitter de bas étage. Depuis 2017, c’est plus sur le réseau social que par la qualité de ses chroniques que Enthoven parvient à exister.
Grand pourfendeur des Insoumis et de leur candidat Jean-Luc Mélenchon, l’intello multiplie les provocations, les piques, les attaques, puis se place en victime lorsque des inconnus lui répondent. Le troll parfait !
Longtemps accusé d’être un fan inconditionnel du président Macron (dont il avait notamment défendu bec et ongles la sortie sur Pétain), voilà que le fils spirituel de BHL affirme, en juin dernier, préférer quant à lui voter Le Pen plutôt que Mélenchon, comme il préfèrerait voter “Trump plutôt que Chavez”. Un grand n’importe quoi politique, kamoulox idéologique complet, basé sur rien... sauf sa volonté de salir chef de fil des Insoumis.
La riposte est immédiate : comment ? Un intellectuel bourgeois préfèrerait donc l’extrême-droite au camp de l’émancipation humaine ? Quelle surprise ! Les internautes ramènent la sortie d’Enthoven, à juste titre, à un poncif tristement célèbre dans l’histoire : “plutôt Hitler que le Front Populaire”.
On le sait maintenant : si l’extrême-droite menace, Enthoven ne sera pas sur les barricades… mais dans les salons, pour dîner et s’entendre avec elle.
Manuel Valls, l’inépuisable
Entre le premier ministre nerveux du gouvernement traître-à-la-gauche, ou le candidat déchu à la mairie de Barcelone (son ex-nouvel espace politique qu’il avait rejoint après avoir définitivement quitté la vie politique française, mais qu’il a maintenant définitivement quitté pour revenir en France parce que le devoir l’y appelle!), on ne saurait dire lequel des deux sert le plus les idées d’extrême-droite.
Certes, le premier acceptait volontiers les comparaisons avec Sarkozy et lançait régulièrement des débats sur les questions identitaires, mais le second a manifesté avec l’extrême-droite catalane, trahissant ainsi tous les idéaux républicains qu’il prétend défendre par ailleurs. Certes, le premier a participé toute sa carrière à trahir les idéaux de gauche et à faire s’écrouler le PS, devenu le triste parti du compromis historique, mais le second a trahi toute sa parole en quittant Barcelone aussitôt qu’il n’y avait aucun avenir.
À moins que cela ne soit l’élu d’Evry, en Île-de-France, qui triait ses administrés sur leur couleur de peau lors du tournage d’une vidéo ? Ou bien l’actuel ex-premier ministre, qui reprend tous les thèmes d’extrême-droite, du “séparatisme” à “l’islamogauchisme”, sans nuance ni pincettes ?
Bref. On ne sait dire quelle version de Manuel Valls aura le plus servi la soupe aux idées de l’extrême-droite. Mais quoi qu'il en soit... belle régularité dans l’effort !
Sonia Mabrouk, sur tous les coups
Elle nous aura tout fait : “peine de mort”, “immigration”, “flux migratoires au service des terroristes”, “besoin du contrôle aux frontières systématique”, “séparatisme islamiste”, “renforcer la sécurité contre la barbarie”, “terreau de l’idéologie islamiste”, “l’islamophobie, escroquerie intellectuelle”, “entrisme islamogauchiste”, “la cancel culture qui se base sur une victimisation permanente”, “fourmilière intersectionnelle”, “nous luttons contre l’islamisme les mains liées par notre État de droit”, “sortir de l’État de droit pour lutter contre l’islamisme”...
On arrête ici la longue liste de citations. Ces mots sont tous, absolument tous, sortis de la bouche de Sonia Mabrouk, intervieweuse politique sur Europe 1 (et retrouvés par l’excellent travail du compte Twitter @caissesdegreve, que je vous invite à suivre).
Pratique : la journaliste sort toutes ces horreurs au détour de questions. La voici donc à l'abri de tout soupçon : elle n’affirme pas, elle interroge ! Elle n’est pas militante, elle travaille sur l’actu ! Reste quand même qu’on la sent plus habile et plus motivée pour marteler les thèmes de l’extrême-droite plutôt que ceux de l’urgence sociale, de l’urgence climatique ou de l’émancipation humaine…
Celles et ceux qui interrogent sans cesse sur la pertinence de la Lumière auraient-ils une part de responsabilité dans la progression de l’obscurantisme ? Je n’affirme pas, je demande !
Pascal Praud, tête de gondole
Pascal, c’est spécial. Mauvais au foot (aussi bien à la tête du FC Nantes qu’en tant que journaliste), le journaliste s’est reconverti et présente aujourd’hui “L’heure des pros” sur CNEWS, officine de promotion pas encore officielle des idées d’extrême-droite dans le pays.
Jean Messiha, pitre nationaliste, Ivan Rioufol, chroniqueur au Figaro, Élisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur, Charlotte d’Ornellas journaliste de Valeurs actuelles… le plateau de Pascal Praud grouille de personnalités parfumées aux fragrances de la droite radicale et réactionnaire. Et mieux vaut ne pas être de gauche sur son plateau… Caroline Mécary et Julie Garnier peuvent en témoigner mieux que quiconque !
Il faut dire que le pauvre Pascal “ne reconnait plus la France dans laquelle il a grandi !” (il l’a affirmé an Parisien en juin dernier). Il qualifie par contre Vincent Bollorié de “grand capitaine d’industrie” et de “chance” pour les salariés d’Europe 1. Oui, on parle bien du Vincent Bolloré qui a sabordé l’esprit Canal+, tué les Guignols de l’Info, et dont il se murmure qu’il était prêt à aider Le Pen autant que possible pour la prochaine présidentielle.
Dans cette même interview, notre Praud national ajoute : “quand vous êtes dans une entreprise, vous devez une fidélité sans faille à la direction. Si vous n’êtes pas content, vous partez. Point”. Quand on sait que Bolloré est aussi le big boss de CNews… on comprend mieux la ligne éditoriale de notre cher Pascal, visiblement pas dérangé par l’orientation de son patron. Rappelons qu’en juin dernier, la chaine d’infos était épinglée par le CSA pour “non-respect du pluralisme politique”... en faveur du RN.
Bastien PARISOT
BLOG MEDIAPART
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