mercredi 7 juillet 2021

UNE PEPITE DU 'MELENCHON BASHING' QUI VA CROISSANT ! (1)

Le terrifiant programme liberticide de Jean-Luc Mélenchon

Éric Verhaeghe 4 mois ago 6 min read 33

Jean-Luc Melenchon, leader of far-left opposition La France Insoumise (France Unbowed) political party and member of parliament, wearing a protective face mask, attends the questions to the government session at the National Assembly in Paris amid the coronavirus disease (COVID-19) in France, January 12, 2021. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Jean-Luc Mélenchon a accordé une interview terrifiante au magazine Challenges (actuellement en cours de rachat par Bernard Arnault). Il y déroule son programme en cas de victoire en 2022. La nationalisation quasi-complète de l'économie qu'il propose s'accompagne de propos haineux contre les chefs d'entreprise et les épargnants qui laissent planer peu de doutes sur la violence politique qui règnerait en France sous sa houlette. Mélenchon est bien le Maduro français.

L’interview de Jean-Luc Mélenchon dans Challenges, l’hebdomadaire de Claude Perdriel en cours de rachat par Bernard Arnault, mérite d’être lue pour comprendre à quels risques la tentation maduriste de plus en plus assumée en France nous exposera. Voici un condensé des grands points du programme du Maduro français.

Le mythe de la consommation populaire et durable

Point central du programme de Mélenchon, la « relance par la consommation », méthode que François Mitterrand avait pratiquée en 1981 avec le succès que l’on sait. Depuis cette époque, les conséquences de ce programme devraient être pires, puisque la France ne dispose pratiquement plus d’industrie, et que toute relance des biens de consommation se traduit par une explosion du déficit de la balance commerciale.

J’arriverai au pouvoir avec un objectif simple : relancer une consommation populaire écologiquement durable et remplir le carnet de commandes des entreprises.

On comprend donc que la relance de la consommation « populaire » consistera à augmenter le pouvoir d’achat des plus pauvres, pour qu’ils s’achètent des biens fabriqués à l’étranger, et que les carnets de commandes qui se rempliront… seront ceux des entreprises étrangères, mais certainement pas des entreprises françaises.

Vers une autarcie française ?

Comme Mélenchon est conscient de la dépendance industrielle française vis-à-vis de l’étranger, il propose des « relocalisations » qui semblent, si on l’écoute, se réaliser en un claquement de doigts et sur injonction gouvernementale (façon Corée du Nord, sans doute). Il propose aussi une rupture de fond avec le capitalisme :

Notre modèle c’est l’économie mixte: un secteur public planifié et un secteur privé protégé de la concurrence déloyale de l’international. Je nationaliserai les « biens communs » : l’eau, l’air, ce dont tout le monde a besoin, en appliquant la règle pollueur/payeur. De même, plus question de privatiser EDF ou de démembrer la SNCF. Les prix de l’énergie et du transport doivent être stabilisé.

On comprend donc qu’il sortirait de l’économie concurrentielle, avec un protectionnisme sur lequel on aimerait qu’il donne des détails, et des nationalisations à tour de bras. Incidemment, des acteurs comme Veolia ou Suez redeviendraient des entreprises d’Etat, de même qu’Air France.

Dans la pratique, ce programme revient à sortir de l’Union Européenne.

Relance de l’inflation

Mélenchon sait quel risque est afférent à cette politique, qui s’accompagne d’une annulation de la dette : la relance de l’inflation. Voici comment il traite le sujet :

Je commencerai par proposer d’annuler la partie de la dette publique détenue par la banque centrale européenne (BCE) : c’est près de 20% de la dette française. La BCE émet autant de monnaie qu’elle veut, elle peut donc geler cette dette sans que personne ne soit floué. Le seul risque, que j’assume, est de voir l’inflation progresser en Europe d’un ou deux points si tous les pays en font autant.

On trouve ici les perles légendaires de la doxa gauchiste en matière d’économie : on fait tourner autant qu’on veut la planche à billets, et l’inflation produite est seulement d’un ou deux points. On sait depuis longtemps que c’est faux : l’inflation n’est pas contrôlable en cas de relance par la consommation et de monétarisation de la dette. Et on sait qu’elle coûte cher aux salariés dès qu’il faut la replacer sous contrôle. Le Venezuela en a donné la démonstration… mais Mélenchon semble sourd aux avertissements de l’histoire.

L’enfer fiscal et le Frexit

Cet ensemble déjà costaud s’accompagnerait d’un vrai déferlement frénétique de haine contre les « riches », qui mérite d’être regardé de près.

J’engagerai également la lutte contre la fraude fiscale, en appliquant aux pays européens tricheurs la grille internationale des paradis fiscaux. Ainsi nous débusquerons, les pays voyous de l’Europe : le Luxembourg, les Pays-Bas et d’autres. Je mettrai en place une taxe exceptionnelle sur les « coronaprofiteurs »: la tech, le e-commerce, tous ceux qui se sont enrichis pendant la crise. On l’a déjà fait en 1919 avec les « profiteurs de guerre ». Enfin, je réorganiserai l’architecture globale de l’impôt en France. Personne ne peut se satisfaire d’un système à 5 tranches d’impôts où la moitié des Français ne payent pas d’impôt. Je créerai neuf nouvelles tranches pour mieux répartir l’effort fiscal. Dans mon système, si vous êtes en dessous de 4.000 euros par mois, vous paierez moins d’impôts. Evidemment, les tranches les plus hautes paieront plus d’impôts, avec un maximum sur la dernière tranche qui sera taxée à 90%.

Luxembourgeois et Bataves seront heureux d’apprendre qu’ils sont « pays voyous de l’Europe ». Et les chefs d’entreprise qui n’ont pas fait faillite apprécieront d’être traités de « coronaprofiteurs ». Voilà qui donne envie à tous les employeurs de ce pays de se mobiliser pour relancer l’économie.

Dans cette posture de haine, on relèvera le vocabulaire très cynégétique du « débusqueur », qui va augmenter les impôts à partir de 4.000 € (seuil de richesse selon François Hollande, on s’en souvient) jusqu’à une tranche confiscatoire (d’ores et déjà non conforme à la Constitution, on le sait) de 90%. L’idée générale sera d’encourager à la pauvreté, et de pénaliser l’enrichissement.

Dans tous les cas, on voit mal comment la France pourrait rester dans le même ensemble multilatéral que les pays « voyous » dénoncés par Mélenchon.

L’inquisition fiscale se ferait sans pitié

Emporté par sa haine pour tous ceux qui gagnent plus de 4.000€ par mois, Mélenchon annonce une traque infatigable contre tous ceux qui décideraient d’émigrer pour échapper au racket d’Etat.

Nous appliquerons l’impôt universel sur le modèle de la règle fiscale des USA : chacun paiera sur la place et ensuite la différence de ce qu’il aurait payé en France. La société ne peut pas vivre sous le chantage d’une poignée de personnes qui préfèrent leur portefeuille à leur patrie.

On comprend de cette proposition que tout Français installé à l’étranger serait désormais obligé de payer des impôts en France sur ses revenus mondiaux… Avec des tranches confiscatoires, voilà qui nous promet un beau boycott de l’économie française, et des installations en masse à l’étranger.

Le programme qui est proposé ici est celui d’un appauvrissement général du pays, et d’une désincitation massive à y produire de la richesse. L’Union Soviétique, en son temps, fonctionnait de cette façon.

 

(1)  Cette publication est relayée comme exemple type de ce que sont capables de pondre des plumitifs désirant complaire à une catégorie socio-professionnelle, les classes moyennes commerçantes et libérales en l'occurence, et plus encore peut-être, au futur patron du magazine, sur lequel le prédateur Arnault met la patte, tel un Bolloré. Les mois qui viennent vont voir fleurir ce genre de littérature : autant en être bien conscient, la campagne présidentielle va leur faciliter un verbiage assez peu ragoûtant. Certes les moins avertis des manipulations correspondantes devront se méfier, mais aujourd'hui la parodie est trop visible pour que quelqu'un s'y méprenne : celle-ci se développe jusqu'à la caricature. Ce serait faire injure au lecteur que de détailler : il appréciera (?) tous les lieux communs malveillants accumulés. 

Une performance pourtant, même si la ficelle est (un peu) tordue : la tentative de relier les propos de Mélenchon, rapportés sommairement, à un couplet de dénigrement en toute mauvaise foi et base haineuse incluse, où les objections s'appuient sur des causes qu'eux-mêmes, ces censeurs, ont créées : les délocalisations par exemple. Manière de se tirer une balle dans le pied.

Mais peu leur importe : du "Maduro français" (ils ont actualisé : Chavez est mort), en passant par la Corée du Nord, pour aboutir à... l'Union soviétique, c'est tout de même un peu trop. De même, au plan économique : nul besoin d'appeler à l'aide les économistes atterrés, voire Lordon ou Porcher, pour analyser l'appel au secours : de tenants, 'quoiqu'il en coûte', d'un capitalisme pur et dur, l'obsession de l'inflation (galopante ? breu-eu-eu!) qui va revenir et "l'inquisition fiscale sans pitié", on ne pourra plus "produire de la richesse"... Tout est dit et (presque) démontré ! 

Pour nous, au moins, sans le préciser, ces gens savent que Maduro a un "programme" : ça n'est pas très courant de le lire !

J.P.C.

                                                                                                                                                                                        

 

 

 

Aucun commentaire: