vendredi 23 octobre 2020

SIX MOIS PLUS TARD, CET AUTRE COUP DE COLERE SE PERPETUE : "PLUS FACILE D'IMAGINER LA FIN DU MONDE QU'UN AUTRE CAPABLE DE NOUS GARANTIR UN AVENIR" !

Lettre ouverte d’un citoyen ordinaire au Président de la République

Monsieur le Président de la République , 

Il y a dans l’histoire de France et du monde, des hommes et des femmes qui sont comme des boussoles pour tous ceux qui restent épris de liberté , de justice et d’égalité.
A moins d’une volte-face de votre part et d’un mea culpa de dernière minute après moulte palinodies dans la gestion désastreuse de notre pays, que retiendront de vous les français ? Sinon un homme qui a abandonné son peuple . Sans protection aucune dans les griffes de cette terrible pandémie. Vous nous avez abandonnés en chemin , nous et nos familles et nos enfants , alors que vous aviez la possibilité et le pouvoir de nous protéger. C’était votre devoir de le faire. Vous en aviez l’obligation morale et intellectuelle. Il suffisait dès vos premiers jours de présidence, en mai 2017, de prendre la décision de reconstituer nos stocks stratégiques de masques sanitaires, de gels hydroalcooliques, de tests virologiques et de respirateurs artificiels , de rouvrir ou de relocaliser dans le même temps nos usines de fabrication de ces produits que vos prédécesseurs avaient vendues à l’étranger par appât du gain. Dès vos premiers jours de présidence , vous auriez pu prendre cette décision en proclamant comme le firent nos anciens « Salus populi suprêma lex est ! » . Que le bien-être du peuple soit la loi suprême !
Alors oui les français auraient pu disposer depuis plus de trois mois maintenant de vrais masques sanitaires FPP2, FPP3 ou N95 pour ce protéger du coronavirus . Ils n’auront à la place que des masques artisanaux fabriqués avec des bouts de tissus dont l’efficacité est réduite de 30 à 40 % .
Que retiendront de vous les français sinon un homme dogmatique qui est resté sourd non seulement à la détresse de son peuple qui depuis plusieurs mois s’exprime dans la rue mais sourd aussi aux nombreuses alertes de pandémie lancées chaque année depuis 2003 par les experts , les organisations internationales comme l’OMS, par plusieurs rapports parlementaires, par nos services de renseignements .
Aujourd’hui il nous est devenu presque plus facile d’imaginer la fin du monde que d’imaginer un autre monde capable de nous garantir un avenir . Nous vivons désormais avec ce douloureux sentiment , loin de l’ivresse joyeuse des temps passés. Me croisant sur un quai de gare peut-être Monsieur le Président m’auriez vous catalogué d’une de vos expressions favorites comme faisant partie des « gens de rien « . Sachez que je suis un citoyen ordinaire d’un certain âge qui a cru en l’avenir en fondant une grande famille , un père aimant , avec des enfants éparpillés aujourd’hui sur plusieurs continents . Je pourrais vous parler du monde d’avant où la vie avait les lèvres douces comme les prairies du ciel, où nous l’embrassions et la croquions même à pleines dents . Aujourd’hui les français ont la peur au ventre. Peur d’être contaminés par ce virus , peur qu’il vienne broyer nos vies , nos familles , nos enfants . Confinés , interdit de circuler , de voyager , de rendre visite à leurs parents à leurs enfants et petits- enfants , ils n’ont plus goût à rien . « Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas , celui qui n’écoute pas de musique « disait Pablo Neruda.
Aux fins fonds de nos sombres nuits où nous avançons aveugle cherchant une lumière d’espoir à nos vies , ressurgissent à présent ces vieux rêves primitifs d’abandon. Souffrance infantile dont nous nous protégions tous .
« Les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra « dit un proverbe turc.
Que sera le jour d’après Monsieur le Président ? Vous avez rendez-vous avec l’Histoire . Vous avez l’opportunité de replacer l’humain au centre de tout. Allez-vous corriger notre système économique qui a été subverti et détourné au profit d’intérêts privés d’une petite classe d’oligarques qui partout sur la planète saccagent nos écosystèmes et plongent des centaines de millions d’êtres humains dans la précarité , le chômage et la misère. Car ce sont eux les nouveaux tyrans des temps modernes . « Ils n’ont pas de visage... » avait lancé François Hollande . Et ils feront tout pour que le monde d’après soit le monde d’avant. Ces nouveaux tyrans ne veulent rien changer. Comme après la grande crise financière et sociale de 2008. Ils reviendront plus fort, plus prédateurs que jamais .
En ces temps incertains , ce sont les vers de Heinrich Heine qui me reviennent à la mémoire :
Lächelnd scheidet der Tyran,
Dem er weiss, nach seinem Tode,
Weckselt willkür nar die Hände,
Une die Knechtschaft hate keine
Ronde. « .
Le Tyran meurt en souriant, car il sait qu’après sa mort , la tyrannie changera seulement de mains et que l’esclavage est sans fin.

Avec tout le respect que je vous dois Monsieur le Président et en espérant un jour vous rencontrer.
Pourquoi pas?

Patrick Champagnac

 

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