Je suis enseignant et militant de la France Insoumise.
Ce matin, "mon" ministre m'a accusé d'être complice de l'assassinat de mon collègue.
Celui-ci n'est pas encore inhumé que Blanquer exploite déjà ce crime ignoble pour satisfaire ses ambitions politiques pour les régionales et salir un adversaire de Macron en vue des présidentielles.
C'est abject.
Depuis lundi j'essaie péniblement de préparer ma classe pour la rentrée, hanté par ce qui s'est passé. J'essaie aussi de faire la part des choses entre cet attentat et les nombreux griefs accumulés contre Blanquer depuis trois ans ; j'ai appelé, avec d'autres, à ne pas tout mélanger à l'occasion des hommages à Samuel Paty, à ne pas salir sa mémoire, à ne pas récupérer cette tragédie pour d'autres fins. Force est de constater que Blanquer est incapable d'une telle intelligence.
Ce matin, j'essaie à nouveau de travailler pour mes élèves mais une colère sourde m'empêche de m'y consacrer pleinement.
J'exige des excuses.
(1) Mot créé par J.L. Mélenchon pour stigmatiser les horaires de néo-confinement, imposés pour métro/boulot - et dodo. Mais transposable plus largement à une situation politique désormais en plein chaos.
Prenons connaissance de ces propos du ministre, dit de l'Education, puis, lucides, mesurons le fossé qu'ils creusent sans retard !
En solidarité scandalisée de cet enseignant, lui aussi militant de LFI : après l'hommage à Samuel Paty, il aura suffi d'une nuit à Blanquer pour retrouver les sales pratiques du militant macronien de choc. Les termes les plus outranciers reviennent immédiatement : cet "islamo-gauchisme" qui fait des "ravages" (sic... 3 fois !), de la part de "ces gens-là [ à l'Université et à... LFI qui ] favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin [oui, oui, la traçabilité est bien là, ndlr], mène au pire"...
"Au pire", vous dit-t-il - car la "complicité intellectuelle" avec le terrorisme est bien là, elle aussi, puisqu'il la démontre ! ?
Cela augure du "pire" précisément pour le futur immédiat ! Indice très inquiétant - et l'on sait que les excuses réclamées, justement, par l'enseignant insulté ne viendront jamais. Ayons plutôt la lucidité de trouver les moyens de réagir à ce discours infect. En nous éloignant d'abord des miasmes que cette caricature de ministre exhale. Pensons à notre 'Avenir en commun', spécialement celui de nos enfants : il est trop noble pour se laisser contaminer par des propos aussi avilissants.
J.P. C.
Jean-Michel Blanquer dénonce « l’islamo-gauchisme » à l'université
Le ministre de l’Education appelle à « combattre le fanatisme »
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