« Sans planète, pas de retraite »,
lisait-on, il y a trois ans, dans les cortèges contre la réforme des
retraites tentée du premier quinquennat Macron. Et c’est d’ailleurs le
message qu’a voulu faire passer la nouvelle secrétaire nationale
d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, le 8 janvier, sur France
Inter :
« Dans un monde à + 4 degrés
dans trente ans, on ne se posera plus la question répartition ou
capitalisation, 62 ou 64 ans… Si on veut protéger nos droits sociaux, il
faut aller dans la rue dès maintenant, mais il faut aussi avoir dans
l’œil le moyen et le long terme sur le climat. » Associations et collectifs du combat climatique ont d’ailleurs appelé à manifester ce jeudi.
Ce
n’est pas un sujet abstrait : dans les métiers à forte pénibilité,
l’allongement de la durée de cotisation se fera ressentir beaucoup plus
qu’ailleurs. Quand on a 60 ans et que l’on est employé
dans le bâtiment ou
en agriculture,
avec la hausse des températures actuelle et la multiplication des
sécheresses, on connaît déjà des conditions de travail extrêmes. Qu’en
sera-t-il dans les années à venir ? Les inégalités, qui pèsent déjà sur
ces métiers souvent précaires, ne feront que s’accroître vis-à-vis des
métiers s’exerçant dans des bureaux climatisés. Aveugle sur ce point, la
nouvelle
réforme des retraites
du gouvernement Macron s’assied sur les carrières professionnelles de
celles et ceux directement touchés par le changement climatique sur leur
lieu de travail.
Mais c’est aussi une réforme qui va pousser
celles et ceux qui en ont les moyens à se tourner vers les dispositifs
privés d’épargne retraite, encouragés depuis la loi « pacte » de 2019.
Or ce sont principalement des produits financiers qui reposent sur des
investissements dans les énergies fossiles. Et comme le montre une toute
récente
étude
de l’ONG Reclaim Finance, les sociétés qui gèrent ces fonds (Generali,
Crédit agricole, BNP Paribas...) n’ont pas l’intention, à ce stade, de
retirer leurs fonds de ces placements climaticides juteux.
Enfin
cette réforme des retraites – venant d’un gouvernement qui prétend
placer l’écologie au cœur de ses priorités – repose sur un logiciel
productiviste. Travailler plus pour cotiser plus, produire plus,
consommer plus… alors que de nombreuses études montrent qu’une façon de
réduire nos émissions de gaz à effet de serre serait de réduire le temps
de travail. Une retraite tôt, tout comme la semaine de quatre jours,
c’est plus de temps pour des mobilités lentes, une consommation moins
compressée, de l’engagement associatif. C’est la possibilité d’une
société plus solidaire et attentive à l’autre, dans un rapport plus
équilibré à la planète. Un futur tellement plus désirable que ce que
nous propose l’exécutif macroniste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire