jeudi 15 décembre 2022

NOUVELLE INFORMATION D''UNE MEDECIN SUR L'AFFAIRE QUATENNENS.

TRES BEAU TEXTE D'UN MEDECIN
 
Sabrina Aurora
8 h ·
 
Aujourd’hui, on comprend mieux les soutiens de proches d’Adrien Quatennens.
Ils savaient.
Ils savaient qu’il était aussi victime de violences conjugales.
Son témoignage confirme que s’il est capital d’écouter la voix des femmes, il n’en reste pas moins important de ne pas faire de conclusions hâtives et de laisser la justice faire son travail (surtout quand pour une fois c’est aussi efficace)…
L’égalité c’est de se rappeler que toutes les voix comptent.
La gradation de la peine, la procédure allégée choisie par le procureur et le juge via une CRPC ainsi que le fait qu’aucun des autres motifs n’ait été retenu démontre bien qu’il ne s’agissait pas d’un dossier type de violences conjugales d’un homme envers sa femme.
La justice a reconnu Adrien Quatennens coupable des violences qu’il avait avoué.
Ni plus ni moins. Les autres accusations n’ont pas été retenues.
Le profil de personnes ayant procédé à un acte violent isolé n’est pas le même que ceux d’auteurs de violences répétées unilatérales. Merci les professionnels 🙏 du secteur.
D’où l’importance d’une justice avec des moyens suffisants qui fonctionne aussi bien partout.
Ce fut le cas ici avec une enquête précise, de multiples auditions, des expertises psychiatriques des 2 parties, etc….
Du point de vue médical, c’est parce que les conséquences sur la vie des femmes sont toujours méconnues d’une majorité de soignants que j’ai fait ma thèse sur le psycho-trauma des femmes victimes de violence.
Au cours de mon travail, j’ai aussi rencontré des hommes victimes.
Et je peux vous dire que cela bouleverse nos schémas de pensée de voir des hommes victimes.
En consultation, j’avais eu deux femmes me disant « être prêtes à tout pour faire plonger leur mari, pour garder les enfants, pour qu’il raque un max ».
Évidemment, ce sont des patientes qui souffrent aussi et doivent être soignées.
Mais pas par des condamnations injustifiées de leur conjoints au motif que les femmes sont majoritairement victimes unilatérales mais par des soins psychiatriques appropriés.
Ce témoignage explique le «il prend tout sur lui» de JLM que beaucoup d’entre nous n’avaient pas compris.
Et si Adrien Q. choisit de ne pas porter plainte,c’est aussi un chemin à respecter.
Contrairement à ce que l’on croit, la plainte n’est pas toujours une voie de guérison pour les victimes.
 
Pour conclure, comme femme progressiste, comme médecin, je dis qu’il nous faut entendre la voix de TOUTES les victimes, des femmes, en se rappelant qu’elle est trop souvent minorée, mais aussi celle des hommes. Qu’en tant que progressistes, il faut toujours raison garder.
Les jugements hâtifs peuvent détruire.
Si nous avons bâti sur le siècle des Lumières, veillons à ne pas sombrer à présent dans l’obscurité contemporaine de la réaction immédiate et la perte de toute dialectique.

 

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