JE RADIE LES DÉPUTÉS LFI PENDANT 4 MOIS (au moins)
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Je
n'ai pas voulu réagir à chaud. Et je réagis selon mes convictions et
aussi selon le degré de confiance et de respect que j'ai pour les
personnes que sont nos député.e.s.
Le respect a toujours été le principal moteur de mes actions.
J'ai
du respect pour le programme de la FI, devenu pour une grande partie
celui de la Nupes. J'ai du respect pour le travail effectué jusqu'à
aujourd'hui dans ce beau mouvement.
J'avais du
respect pour la plupart de nos député.e.s et je partageais leurs
actions, leurs vidéos, leurs interventions à l'Assemblée Nationale ou
dans les médias.
Tant que je ressentais une force
qui émanait de nos députés, la puissance d'un groupe parlementaire soudé
et uni devant l'adversité, je pouvais les suivre, je défendais leurs
positions. il m'est arrivé de les défendre même si j'avais quelques
réserves mais je me sentais faire partie de ce groupe soudé.
Depuis
trois mois, j'attends des paroles fermes de la part de nos députés et
députées. Lors de la conférence de presse du groupe, au lendemain du
communiqué d'Adrien Quatennens,
je les défendais encore, je n'ai pas voulu acter leur faiblesse, la non
préparation de cette conférence, la non consultation évidente du groupe
pour trouver un axe de défense de leur camarade.
Un axe de défense, oui.
Parce
que le groupe LFI devait défendre Adrien. Pas l'absoudre des gestes
qu'il admettait avoir commis envers son épouse mais défendre fermement
le fait que sa place de député ne pouvait être mise en cause au vu des
faits dont il se dénonçait. La seule réserve étant s'il s'avérait que la
justice le condamne pour des faits plus graves que ce dont il
s'accusait lui-même et qu'il aurait dissimulés.
Personnellement,
mis à part la gifle, une suite de sms et le récit d'une scène
concernant un portable, j'avais retenu aussi dans le communiqué d'Adrien
la description de l'atmosphère d'agressivité mutuelle, (par exemple le
fait que sa femme lui avait sauté sur le dos lors de l'épisode du
portable).
Puis j'ai écouté l'avocate d'Adrien qui
affirmait qu'elle avait de quoi défendre son client mais qu'elle
réservait ces éléments de défense à la justice.
Puis il y a eu le tweet de Jean-Luc Melenchon qui disait beaucoup de choses en peu de mots :
- Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage.
Ce
n'est un secret pour personne qu'Adrien et Jean-Luc sont des amis
intimes. Ma pensée immédiate a donc été que Jean-Luc connaissait
parfaitement la situation du couple et qu'il n'écrivait pas ce tweet "en
l'air", ce qu'il a d'ailleurs dit aux journalistes "je pèse toujours
mes mots".
Ma conviction était faite que si le
geste d'Adrien était regrettable et punissable, nous n'étions pas en
présence de violences conjugales telles que nous l'entendons avec
domination violente d'un homme sur sa femme mais que nous étions dans le
cadre d'un divorce "aux torts partagés" comme on dit. je ne pouvais
savoir quel était le degré de violence de la part de madame mais il
était évident qu'il y en avait un. Quant au degré de violence de
monsieur, il en avait fait la description précise.
Les
médias et nos adversaires politiques ont totalement dénaturé le tweet
de Jean-Luc Mélenchon et dans nos rangs, personne n'a eu le courage de
défendre ce tweet. C'était pourtant ce qu'il fallait faire. Il fallait
que nos députés fassent corps avec ce tweet et affirment ce qui suit :
Adrien
Quatennens a eu la dignité et le courage de faire une confession
publique de ses fautes. Cette confession démontre une honnêteté
politique, une droiture qu'absolument personne avant lui n'a eue. Tous
les hommes publics (et quelques femmes) accusés de faits répréhensibles
ont nié avoir mal agi. Tous. Sauf un. Sauf Adrien Quatennens. Cette
honnêteté fait que nous lui gardons notre confiance et que nous
soutiendrons le fait qu'il doit rester à sa place de député au sein du
groupe LFI.
Encore une fois, la seule réserve étant qu'il ne soit pas reconnu coupable de faits plus graves que ceux qu'il décrivait.
Mollement,
très mollement, les député.e.s LFI interrogés sur les plateaux télé ont
déclaré qu'il n'était pas question d'exclure Quatennens mais que rien
n'était vraiment décidé avant le verdict de la justice, qu'ils ne
savaient pas... J'ai fini par ne plus les écouter tant leur manque de
fermeté me portait sur les nerfs.
Puis, la justice
parle en ceci que sont décrits les faits pour lesquels Adrien sera jugé
en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité :
- une gifle retenue comme seul et unique fait de violence physique
- des sms réitérés reconnus comme non menaçants.
- aucun harcèlement retenu
Donc exactement ce dont Adrien s'était accusé lui-même, ni plus, ni moins.
C'est
à ce moment-là que Céline Quatennens contacte l'AFP pour déclarer
qu'elle subissait des violences répétées "depuis des années".
Bizarrement, elle n'a pas fait cette déclaration au moment de la
publication du communiqué de son mari qui aurait dû pourtant la faire
réagir puisque le 18 septembre, il écrivait exactement ce qui la faisait
réagir deux mois après.
Maître Dousselin, avocate
d'Adrien, explique quelle a été l'action de la justice. Les deux époux
et de nombreux témoins entendus, expertise psychologique des deux
protagonistes, etc... Une enquête judiciaire approfondie qui démentait
les “nouvelles” accusations de Céline.
Accusations
qui n'avaient donc rien de nouveau mais qui ont été décrétées comme
telles par un courant "féministe“ pour qui ”croire les femmes" est une
sorte de religion au mépris de toute logique qui veut qu'on écoute la
parole de chacune des parties liées à un conflit et qu'on fasse la part
des choses.
Donc le mot d'ordre était "on croit
Céline malgré les conclusions de la justice". Une justice qui, pour une
fois, a fait du bon travail rapide et sérieux en "écoutant" la parole
d'une femme mais en ne la croyant pas sur parole comme l'éxigeraient ces
ultra-féministes.
Retenons bien ces paroles
qu'Adrien a prononcées lors de son interview sur BFM "Si les
déclarations de mon épouse dans la presse ont davantage de valeur que
les conclusions d'une enquête judiciaire alors il faut me dire comment
je suis sensé rétablir les faits."
Et qu'ont fait nos député.e.s ? Ils n'ont absolument rien analysé de l'ensemble des faits.
Tête
baissée, ils ont suivi les meutes de vautours et de hyènes qui
s'acharnaient sur Adrien et aucun ni aucune, absolument aucun ni aucune
n'a même tenté de prendre la parole publiquement pour mettre des poids
de l'autre côté de la balance qu'ils ont toujours laissé pencher contre
Adrien, absolument contre.
Aucun député LFI, aucune députée LFI n'a ouvert la bouche pour dire fermement :
Maintenant
ça suffit ! La justice a délimité les faits. Ce ne sont pas des faits
de domination unilatérale, ce ne sont pas des faits de nature sexiste et
sexuelle. Ce sont des faits consécutifs à une altercation qui aurait
été la même au sein d'un couple d'homosexuels et qui n'ont donc rien à
voir avec les violences faites aux femmes. La justice décidera de la
peine à infliger à Adrien mais pour notre part, nous n'en rajouterons
aucune, Adrien s'étant déjà puni de lui-même en se retirant de ses
fonctions de coordinateur de la France Insoumise.
Aucun
député LFI, aucune député LFI n'a eu ce courage. Personne. Les médias
ont ouvert leurs micros uniquement à celles et ceux qui accablaient et
accablent encore Adrien.
Pire, nos députés ont pris
une décision lapidaire, extrêmement rapide après l'annonce de la
condamnation d'Adrien et sans même avoir attendu qu'il s'exprime, ce que
tout le monde savait qu'il ferait.
Qu'ils
veuillent l'entendre ou non, les député.e.s LFI ont cédé à la pression
médiatique, à la pression des autres partis de la Nupes qui ont beau jeu
de dire que "si c'était chez eux, ils excluraient leur collègue !" , à
la pression de ce courant malsain qui se dit féministe mais ne fait que
dénaturer le féminisme et le salir, loin des combats nobles qui ont été
menés pour la cause féminine.
Accabler le moins
coupable de faits certes répréhensibles mais sans commune mesure avec la
maltraitance intrafamiliale ou avec les agressions sexuelles n'est pas
lutter pour une cause, c'est se venger sur un bouc émissaire.
Les députés LFI croient-ils avoir bien fait en prononçant une sanction lourde contre leur collègue et camarade ?
Je ne le crois pas. ils ont plié devant les pressions, ils ont montré non leur force mais leur faiblesse.
Ils
viennent d'ouvrir la porte à d'autres exclusions sous tout prétexte qui
semblera bon à monter en épingle par nos adversaires politiques, par
les médias et en interne, par celles et ceux qui lorgnent les bonnes
places.
Laisser démolir leur camarade qui, lui,
avait toujours défendu les siens quand ils étaient attaqués a été une
immense déception pour nombre d'entre nous et c'est indigne d'un
mouvement qui se dit humaniste et épris de justice.
Condamner
Adrien Quatennens à une peine plus longue que celle décidée par la
justice est inacceptable. Leurs 4 mois de suspension ne tiennent même
pas compte des 3 mois déjà effectués, ce qui donne 7 mois de suspension
alors qu'un député n'a subi, pour paroles racistes, que seulement 15
jours de suspension !!
Ne pas décrire de quelle façon ils ont voté, selon quels éléments, ne pas avoir consulté les électeurs est inacceptable.
Nous
avons élu des députés pour nous représenter quand il s'agit de défendre
nos intérêts face au pouvoir. Nous ne leur avons pas donné carte
blanche pour décider du sort d'un député que nous avons élu. Certaines
décisions doivent être prises collectivement et de façon transparente et
pas en huis clos.
Nos députés ont critiqué la
gestion du pouvoir par Conseils de Défense, ils utilisent exactement la
même méthode au sujet d'Adrien.
Adrien a été élu député LFI/Nupes, il ne doit pas un instant cesser de l'être.
Il
y a des avis contraires, des personnes qui pensent qu'Adrien doit être
exclus à vie. Pour ces personnes, la décision des députés est tout aussi
incompréhensible.
La seule solution pour que la
confiance revienne au sein de la FI, c'est de remettre leur décision sur
la table et de demander aux inscrits de la plateforme de la FI de voter
pour décider de la place qu'Adrien doit maintenant tenir au sein de la
FI et sur les bancs de l'assemblée.
La décision
actuelle ne fait que diviser tout le monde. un vote ne pourrait être
discuté, la démocratie parlerait et tout rentrerait dans l'ordre.
En
conséquence de tout ça, ma confiance en nos député.e.s est moribonde.
Même après le 13 avril, elle aura du mal à renaître. Quelque chose est
cassé.
J'ai donc, pour ma part, décidé ce qui suit :
Au
moins jusqu'au 13 avril, je ne publierai absolument plus rien des
actions, interviews, interventions d'aucun de nos député.e.s sauf de
celles et ceux qui auront le courage de parler autrement qu'en accablant
Adrien Quatennens.
Je
continuerai à militer pour les actions comme les manifestations et je
continuerai à dénoncer les excès du pouvoir actuel mais ce ne sera pas à
travers la parole de nos députés.
J'irai chercher dans les interventions passées de Jean-Luc Mélenchon et d'Adrien Quatennens pour soutenir la pensée insoumise dans les combats qui vont être menés.
Après le 13 avril, je ne sais pas, tout dépendra de l'attitude de chacun et chacune de nos élu.e.s.
Je ne supporte pas la lâcheté et l'injustice. Voilà tout.
Ce
soir, j'irai à Limoges, au meeting contre la vie chère ou nos trois
députés LFI de Creuse et Haute-Vienne viendront s'exprimer. j'irai parce
que je dois distribuer le matériel reçu hier pour la marche du 21
janvier. je déposerai le matériel et je partirai, je n'assisterai pas au
meeting, je n'en ai plus envie.
Je participerai à
la marche du 21 janvier parce qu'elle est organisée par la FI et que je
fais la différence entre les élus LFI et le mouvement lui-même, bien que
cette différence ne tienne qu'à peu de choses mais l'AEC existe
toujours, le mouvement existe toujours.
Je ne sais
pas si j'arriverai à pardonner ce manque de courage dont ont fait preuve
nos député.e.s tout au long de cette “affaire” Quatennens. désolée.
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