mercredi 28 décembre 2022

"LA CAUSE KURDE EST LA NÔTRE" (J.L. MELENCHON)

Attaque à Paris : pourquoi Jean-Luc Mélenchon partage les doutes de la communauté kurde

 

Le leader Insoumis ne veut pas croire au « hasard » ou au « fait divers » et laisse entendre que le triple meurtre de la rue d’Enghien pourrait être de nature « terroriste ». Une position qui s’explique notamment par les liens ténus entre LFI et la cause kurde.


Dans les heures qui ont suivi la tuerie de la rue d’Enghien, à Paris, le 23 décembre, la plupart des responsables de gauche de la Nupes ont d’emblée pointé la responsabilité de l’extrême droite derrière le geste de son auteur présumé, William Malet, qui a expliqué à la police avoir été guidé par « une haine des étrangers devenue complètement pathologique ».

Mais Jean-Luc Mélenchon a très vite privilégié une lecture différente, partageant les doutes de la communauté kurde quant au lieu et à l’heure choisis par le tueur : le centre culturel kurde Ahmet-Kaya dans le Xe arrondissement, au moment d’une réunion de femmes kurdes pour préparer la commémoration de l’assassinat, dix ans auparavant, de trois militantes kurdes dans la capitale.



« Nous pensons qu’il n’y a pas de hasard et que ce qui s’est produit est un acte terroriste qui visait des militants politiques », a martelé le leader Insoumis au lendemain de l’attaque qui a tué trois Kurdes. Il a depuis réclamé la saisine du parquet antiterroriste et la levée du secret-défense dans l’affaire du triple meurtre de 2013. Les premiers éléments de l’enquête semblent pourtant contredire sa thèse.

Une admiration pour le modèle politique au Rojava

« Les autres forces politiques ne sont pas autant en lien avec les Kurdes que nous le sommes », fait valoir la députée LFI de Paris Danielle Simonnet, qui revendique « une proximité politique avec un peuple qui se bat pour sa liberté ». LFI a ainsi noué des relations politiques avec le parti de gauche HDP (Parti démocratique des peuples, pro-kurde), « qui est un peu La France insoumise en Turquie », souligne-t-elle.

« La cause kurde est la nôtre », lançait déjà Jean-Luc Mélenchon en janvier 2019, dénonçant l’offensive turque contre les Kurdes dans le canton d’Afrin au Rojava, dans le nord-est de la Syrie, et l’amplification de « la répression en Turquie contre l’opposition démocratique, et particulièrement contre les Kurdes.

Les Insoumis ne cachent pas non plus l’admiration pour le modèle politique du Rojava, le Kurdistan syrien. « C’est un projet politique pluraliste, démocratique, féministe, écologiste, engagé contre les discriminations LGBT. Cela nous inspire et nous intéresse », reconnaît Danielle Simonnet.



Dans une note de blog d’octobre 2019, Jean-Luc Mélenchon défendait aussi le peuple kurde d’un point de vue géopolitique, répétant qu’il était « le seul à proposer une solution politique susceptible de construire une paix durable dans la région ». Et l’opposant à la Turquie d’Erdogan taxée d’« obscurantisme religieux et d’autoritarisme autocratique ».

 

 

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