La FNAC retire un jeu "antifa" sous la pression d'élus RN et du syndicat des commissaires
Orange avec Media Services, publié le lundi 28 novembre 2022 à 11h16
L'éditeur du jeu a dénoncé la
décision de la Fnac, prise "sur la base d'allégations mensongères
émanant de l’extrême droite puis des forces de répression".
"Avec des ami.es, vous décidez de monter un groupe antifasciste : face
au racisme, au sexisme, au nationalisme, vous allez mener des actions
qui vont vous demander du temps, des moyens et un peu d'organisation..."
La Fnac a retiré de la vente le jeu "antifa" sous la pression d'élus du
Rassemblement national (RN) et du syndicat des commissaires de police.
"Alex, la tête brûlée", "Samia, l'éloquente", "Hannah, la graphiste",
autant de personnages à incarner dans ce jeu créé par La Horde et édité
par Libertalia, qui propose aux participants de lutter contre
"l'extrême droite".
La Fnac, qui proposait le jeu à la vente, avait été interpellé samedi
par plusieurs élus du RN, comme Grégoire de Fournas, le député RN exclu
15 jours de l'Assemblée nationale, accusé d'avoir tenu des propos
racistes dans l'hémicycle. "Case 1 : je bloque une fac ; Case 2 : je
tabasse un militant de droite ; Case 3 : j’attaque un meeting du RN ;
Case 4 : je lance un cocktail Molotov sur les CRS".
La Fnac, vous n'avez pas honte ?", a-t-il écrit sur Twitter.
Mais comment la Fnac peut-elle commercialiser un tel 'jeu' ? Mettre à
l'honneur les antifa, ces groupuscules haineux qui ne connaissent que la
violence pour s'attaquer à notre démocratie et à ce que nous avons de
plus cher dans notre pays... Absolument scandaleux !", a dénoncé sur
Twitter, le député RN du Nord, Victor Catteau.
Le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) avait également réagit sur le réseau social : "Fnac un commentaire pour ainsi mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations ?", a écrit le syndicat.
La Fnac a répondu dimanche soir, assurant retirer le jeu de la vente. "Nous comprenons que la commercialisation de ce 'jeu' ait pu heurter certains de nos publics. Nous faisons le nécessaire pour qu'il ne soit plus disponible dans les prochaines heures', a écrit l'entreprise sur Twitter.
Libertalia a dénoncé l'initiative de la Fnac. "Sur la base d'allégations mensongères émanant de l’extrême droite puis des forces de répression, la Fnac vient de retirer de la vente Antifa le jeu, l'outil de formation conçu par La Horde et Libertalia. Vous ne nous ferez pas taire", a écrit l'éditeur du jeu.
(1) Face à l'inflammation actuelle susceptible de s'infecter en dérive plus ouvertement fasciste, on ne peut sans doute pas délivrer aux auteurs du 'jeu' un brevet d'opportunité et de qualité d'intervention 'politique'. Pour autant, il es très significatif et inquiétant que le porte parole de l'organisation d'extrême droite soit celui-là même qui vient d'être sanctionné par une exclusion, sans précédent récent, de l'enceinte de la démocratie... de même que, pour des raisons 'complémentaires', un syndicat de commissaires de police s'empresse à un appui clair !
J.P. C.
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