lundi 31 octobre 2022

QUAND DARMANIN PARLE D' "ECOTERRORISME" DANS LES DEUX-SEVRES, C'EST UNE "INSULTE" (CL. AUTAIN).

Yannick Jadot insulté : les propos de Sandrine Rousseau embarrassent les écologistes



La voiture empruntée par l'eurodéputé a été vandalisée tandis qu'il participait à une manifestation contre une réserve d'eau à Sainte-Soline.

La séquence a de nouveau mis en lumière les dissensions qui traversent le parti écologiste. Samedi dernier, tandis que Yannick Jadot participait à une manifestation (interdite par la préfecture) contre une réserve d'eau à Sainte-Soline, l'eurodéputé a vu la voiture qu'il avait empruntée pour se rendre à l'événement, vandalisée.

«Crevure», a-t-il pu lire sur les portières du véhicule. «Vous savez, ceux qui jouent la division en permanence, à un moment donné, ça ne gagne rien», a alors réagi l'eurodéputé, encore stupéfait. Invitée dimanche sur BFMTV, et interrogée à ce sujet, Sandrine Rousseau a quant à elle défendu une «désobéissance sans violence», «surtout quand il s'agit d'écologie». La députée écologiste de la Nupes, elle-même présente à la manifestation qui a fait environ 90 blessés (dont une soixantaine de gendarmes), juge qu'il est nécessaire pour Yannick Jadot d'entendre que «là, on a besoin de retrouver l'écologie de combat». «Il y a une question : comment on porte haut et fort les valeurs de l'écologie ?» Une prise de position en partie partagée par Aymeric Caron, député de la Nupes, qui a cependant veillé à nuancer les propos de Sandrine Rousseau.

L'ancien chroniqueur d'«On n'est pas couché» s'est en effet dit «opposé à la ligne de Yannick Jadot» et «favorable à la désobéissance». «Je milite pour une écologie radicale», a déclaré l'élu de Paris sur Twitter. Tout en précisant, cependant, ne pas comprendre «qu'une responsable politique puisse insinuer que des militants ont eu raison de s'en prendre à son véhicule. Ce n'est pas sérieux.»

«L'écologie est non-violente»

À sa suite, plusieurs écologistes ont à leur tour exprimé leur désapprobation : «Cela fait des années que Yannick Jadot se mobilise contre ce projet de méga-bassines à Sainte-Soline. Les actes malveillants dont il a été la cible et ce procès en insincérité n'ont pas leur place ici», a fait savoir David Belliard, adjoint EELV à la mairie de Paris. Et à la députée Cyrielle Chatelain de renchérir sur les réseaux sociaux : «Les insultes dont a été victime Yannick Jadot sont inacceptables. Son engagement contre les bassines, contre les projets destructeurs de l'environnement, est constant, sincère est utile.

Pour écarter tout malentendu, le parti des Verts a publié un communiqué : «EELV condamne sans réserve les actes de violence commis par des manifestant-es, à l'encontre de Yannick Jadot», peut-on lire. «Le combat écologiste est non-violent et rien ne saurait justifier des insultes ou des dégradations.» Partageant ce même communiqué, Sandrine Rousseau a finalement affirmé que l'écologie est «non-violente» et qu'«on peut être contesté pour des positions politiques mais pas insulté». Yannick Jadot, a-t-elle ajouté, «n'avait pas à être insulté». L'eurodéputé a quant à lui regretté que «les black blocs qui ont vandalisé [son] véhicule pourrissent depuis des années les mobilisations climat et social» tout en faisant «fuir» par la «violence», les «citoyens et les familles». «Légitimer leurs actions tuera l'écologie politique !» Comme un avertissement tandis que le ministre de l'Intérieur a dénoncé hier en fin de journée ce qui s'apparentait à, selon lui, un «écoterrorisme» de la part d'une partie des manifestants dans les Deux-Sèvres. Invitée sur BFMTV, la députée de La France insoumise Clémentine Autain a estimé que c'était là une «insulte». «L'écoterrorisme est une insulte aux militants de l'écologie. Il s'agit d'une cause défendue au cours d'une manifestation qui, pour l'essentiel, était bon enfant.»

 

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