lundi 5 septembre 2022

EN COLOMBIE, CE 8 AOÛT, "POUR LA 1° FOIS DEPUIS UN SIECLE, LA GAUCHE PREND LA PRESIDENCE DU PAYS".

« Alerte ! alerte ! alerte, voici l’épée de Bolivar qui s’avance en Amérique latine »

Le roi est assis

 
Jean-Luc Mélenchon
 

Outch ! Me voilà tombé dans le panneau. Pour parler d’Amérique latine, il faut éviter le ton lyrique qui conforte l’Européen dans ses préjugés sarcastiques à ce sujet. Ses ricanements se croient toujours innocents. Mais quand cessent-ils pourtant d’exprimer un sentiment condescendant face aux peuples folkloriques ? Dans une nouvelle de Garcia Marquez, dont la pièce de théâtre se jouait à Santa Marta cette semaine dans l’État de Magdalena, on moque cet état d’esprit : « Pour les Européens, l’Amérique latine est un homme à moustache avec une guitare et un revolver. Ils ne comprennent pas le problème ». Ça ne s’est pas amélioré depuis et sans doute même le contraire. En Europe, le mépris médiatique total pour l’évènement colombien de ce huit août parle assez fort sur ce sujet. Mais ce silence vaut mieux souvent que leurs habituelles et méprisables leçons de bonne conduite.

Ce huit août, l’Histoire en Colombie se racontait comme une nouvelle de Garcia Marquez à propos de Simon Bolivar. Ce dimanche-là, le nouveau président élu, Gustavo Petro, entre dans son mandat présidentiel sur la place centrale de Bogota. La place Simon Bolivar. Des dizaines de milliers de gens se trouvaient rassemblés, soigneusement répartis entre la tribune officielle et le parterre où les ambassadeurs et les invités étrangers avaient aussi chacun leur espace. Le soleil implacable coulait sans relâche sur toute chose, les laissant suffoquées et gluantes. C’est le moment où l’on cuit debout. On attendit beaucoup. Longtemps. Puis encore entre chaque phase de la cérémonie. Mais pourquoi se plaindre ? Ce moment-là est unique. Pour la première fois depuis un siècle, la gauche prend la présidence du pays. Le public est alors bon enfant. C’est-à-dire tellement partie prenante ! Ici, chacun sait ce qu’il vit à cet instant. Le voici donc applaudissant, criant et même huant parfois, comme un public jouant le (...) Lire la suite »   JL Mélenchon

 
Le Grand Soir

 

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