SONDAGE EXCLUSIF - La cote d'Emmanuel Macron plombée par le manque de souffle du début du quinquennat
Le chef de l'Etat recule à nouveau dans le baromètre Elabe pour « Les Echos », en particulier dans ses zones de force électorales. Elisabeth Borne entame sa mission à Matignon avec un niveau de confiance encore plus faible que le sien.
Par Pierre-Alain Furbury / Les Echos
Les débuts de ce second quinquennat sont décidément très rugueux pour l'exécutif. Sans le moindre état de grâce dans l'opinion. Emmanuel Macron perd encore du terrain dans le baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique. La cote du président réélu recule de 2 points en un mois, seuls 32 % des Français affirmant lui faire « confiance pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ». Quelque 59 % sont d'un avis contraire. Il chute de 6 points sur deux mois, malgré une victoire plus large que prévu en avril, avec plus de 58 % des suffrages exprimés face à Marine Le Pen.
« L'ombre d'un doute »
« La présidentielle n'a pas remis les compteurs à zéro. Le second quinquennat démarre avec le poids de l'impopularité du premier et l'absence de nouvel élan », souligne Bernard Sananès, le président de l'institut Elabe. C'est d'autant plus inquiétant pour Emmanuel Macron qu'il recule surtout dans ses zones de force : les cadres, les retraités et les sympathisants de la majorité présidentielle, où il perd à chaque fois 8 points en un mois. « Comme si l'ombre d'un doute planait sur ce second quinquennat », note le sondeur et politologue, n'excluant pas que cela ait un impact sur les élections législatives des 12 et 19 juin.
Les ex ont la cote
Hormis l'arrivée à l'Education d'un Pap Ndiaye peu connu du grand public, le gouvernement s'inscrit trop dans la continuité du précédent pour donner une impulsion. La cote d'Emmanuel Macron n'a pas même été dopée par le choix de sa Première ministre, pourtant historique : ce n'est que la deuxième fois dans l'histoire de la Ve République qu'une femme est nommée à Matignon, trente ans après Edith Cresson. Elisabeth Borne démarre son action à un bas niveau, à peine 27 % des Français lui faisant « confiance ». C'est moins que le président. C'est aussi 9 points de moins que ses deux prédécesseurs à leur entrée à Matignon, l'un en mai 2017 et l'autre en août 2020.
« L'effet nouveauté qui jouait avec Edouard Philippe puis avec Jean Castex, elle ne l'a pas. Comme elle n'a pas pour l'instant occupé l'espace de sa fonction, elle apparaît surtout comme une ancienne ministre », décrypte Bernard Sananès. Pire, il y a dans l'opinion comme une pointe de regret… A peine parti de Matignon, Jean Castex est propulsé à la deuxième place du classement des personnalités politiques, avec 36 % de bonnes opinions et 74 % chez les électeurs du chef de l'Etat. Il n'est dépassé que par Edouard Philippe , à 47 % et 86 %. La Première ministre devrait d'ailleurs recevoir le soutien du maire du Havre lors d'un déplacement commun samedi à Vire, dans le Calvados, où elle est candidate aux législatives .
Sondage réalisé du 30mai au 1erjuin auprès d'un échantillon représentatif de 2.000 personnes, selon la méthode des quotas.
Suivez tous les mois, avec le baromètre réalisé par Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique, l'évolution de la cote de confiance d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne et le classement de popularité des personnalités politiques.
Ici tous les résultats du baromètre politique Elabe pour « Les Echos »
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