lundi 6 juin 2022

LE NOUVEAU SECRETAIRE DE FO : "L'EXECUTIF POSE LA REFORME DES RETRAITES COMME UN ELEPHANT [DANS] UN MAGASIN DE PORCELAINE"... "RETIRER L'ELEPHANT ET DISCUTER" !

Retraites : "Si c'est la mère des réformes, pour nous cela deviendra la mère des batailles", prévient FO

Retraites : "Si c'est la mère des réformes, pour nous cela deviendra la mère des batailles", prévient FO
Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière.

publié le lundi 06 juin 2022 à 09h14 

 

"Avec les autres organisations des syndicats, nous sommes d'accord sur aucun recul de l'âge de départ à la retraite", a précisé Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, au micro de RTL ce lundi 6 juin.

La réforme des retraites mobilise plus que jamais les syndicats. Frédéric Souillot, qui a été élu secrétaire général de Force ouvrière fin de semaine dernière, était au micro de RTL ce lundi 6 juin.

L'organisation est pour que l'âge l'égal de départ à la retraite soit à 60 ans, avec 37,5 années de cotisation au lieu de 42 annuités actuellement.



"Si vous avez commencé à travailler en 1970, que vous trouvez un CDI à 26 ans - puisque c'est la moyenne du premier CDI -, et que vous travaillez pendant 40 ans (je ne parle même pas des 42 ans qui sont déjà en place) pour avoir droit à une retraite à taux plein et sans discontinuer, vous aurez la retraite en 2036 à 66 ans", a déploré Frédéric Souillot.

Il est prêt à la mobilisation. "J'ai fait mon premier discours après mon élection et j'ai expliqué que si la retraite était la mère des réformes, pour nous, il faudra que ça devienne la mère des batailles", a-t-il prévenu, ajoutant qu'"avec les autres organisations des syndicats, nous sommes déjà d'accord sur aucun recul de l'âge de départ à la retraite."


Pour rappel, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est lui aussi l'un des plus fervents opposants à la réforme proposée par le gouvernement. Mi-avril, il a affirmé que son organisation était "pour un retour à la retraite à 60 ans", ainsi selon lui que 70% des Français.

L'exécutif "pose une réforme des retraites comme un éléphant en plein milieu d'un magasin de porcelaine", a ajouté Frédéric Souillot, estimant qu'"il faut retirer l'éléphant et discuter du reste". Le dirigeant de FO a notamment évoqué "l'emploi des salariés âgés", des jeunes et "la formation professionnelle". Mais la priorité reste "l'augmentation du Smic à 1.500 euros" - contre un peu plus de 1.300 euros net par mois actuellement, a-t-il dit.

Cette revalorisation devra entraîner des "négociations dans les branches" professionnelles, et être accompagnée d'un "dégel du point d'indice" afin que "les fonctionnaires aient aussi une augmentation", alors que "l'inflation continue d'augmenter" - à plus de 5% sur un an selon l'Insee. "C'est tous les jours avec le salaire que l'on remplit le frigo", a-t-il souligné, contestant que certains chômeurs "rechignent à la tâche" car "tout le monde veut aller travailler, mais on y va pour gagner notre vie".

Elisabeth Borne ne veut pas que "ça tourne au bras de fer"

Vendredi, Elisabeth Borne s'est fixé comme objectif de mener la réforme des retraites "sans que ça tourne au bras de fer", répétant qu'il n'y a "pas de recette magique" si ce n'est "travailler un peu plus longtemps", lors d'une réunion publique dans le Calvados. "On n'est pas en train de se dire qu'on va faire une réforme pour embêter les Français", a plaidé la Première ministre devant une soixantaine de personnes rassemblées à Evrecy, où elle se présente aux élections législatives des 12 et 19 juin.

"Il faut qu'on se donne l'objectif de le faire sans que ça tourne au bras de fer. Les Français sont des gens responsables et ça doit être possible", a-t-elle insisté. Se prêtant au jeu des questions-réponses avec la salle, la Première ministre était interrogée sur sa certitude "que cette réforme irait au bout", alors qu'Emmanuel Macron a affirmé ce vendredi dans une interview à la presse régionale qu'elle entrerait en vigueur "dès l'été 2023".

"Pas de recette magique"

Faisant valoir que le but était d'abord "d'arriver à se mettre d'accord" avec les partenaires sociaux notamment, Elisabeth Borne a aussi souligné qu'il n'y avait selon elle "pas de recette magique". "Si on veut financer notre système de retraites, notre modèle social (...) il faut bien qu'on arrive à se parler de la façon dont on veut progressivement travailler un peu plus longtemps, en tenant compte de la difficulté des métiers", a-t-elle lancé.

Le sujet des retraites s'est invité à plusieurs reprises durant son heure d'échanges avec les électeurs de la 6e circonscription. "J'ai 1.600 euros par mois", a notamment détaillé un homme de 77 ans, qui a cotisé 43 ans en travaillant chez l'ascensoriste Otis. "Ma femme, elle, touche 400 euros par mois. Elle a eu 40 centimes d'augmentation, ça fait un demi croissant par mois", a-t-il ironisé.

"J'ai bien conscience que des Français ont des pensions très modestes", a convenu Elisabeth Borne, promettant d'examiner le cas de son épouse et assurant de la volonté de l'exécutif de revaloriser les petites retraites.

 

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