Agnès Pannier-Runacher en couple avec son ex-chef de cabinet : pourquoi c’est un imbroglio
@Jack Tribeca / Bestimage
La vie privée d'une ministre sur le devant de la scène. Selon Politico, la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher aurait enfreint les règles de la loi de 2017 sur la confiance dans la vie politique. Une accusation que la principale concernée réfute.
La campagne des régionales continue d’apporter son lot de polémiques. La dernière en date est liée à la vie privée d’Agnès Pannier-Runacher. La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, candidate dans les Hauts-de-France en dernière position pour soutenir la liste LREM face notamment à Xavier Bertrand, doit s'expliquer sur son couple avec l'ancien député socialiste Nicolas Bays. Le 9 mai dernier, la haute fonctionnaire a fait une déclaration de domicile à Lens, dans les Hauts-de-France, pour justifier sa candidature, malgré son manque d'attaches apparent. Or, il s'agit de la même adresse que son ancien chef de cabinet, Nicolas Bays.
Comme le dévoile le site Politico, le couple a "pris ensemble la décision d'une vie commune" dans le Pas-de-Calais. Mais, cette déclaration commune de domicile n'est pas sans conséquence. Car l'article 11 de la loi de 2017 pour la confiance dans la vie politique "interdit à un membre du gouvernement de compter parmi les membres de son cabinet son conjoint (...) ou concubin". Selon ce même texte, si un ministre se retrouve dans une telle situation, il doit mettre fin à la relation de travail qu'il a avec son conjoint. Toute infraction pourrait entraîner une peine de prison de trois ans et une amende de 45 000 euros. Ce manquement pourrait également conduire à l'invalidation de l'ensemble de la liste LREM.
Régionales: la vie privée d'Agnès Pannier-Runacher se retrouve au cœur d'une polémique pic.twitter.com/P9Xb1wzNDZ
— BFMTV (@BFMTV) May 25, 2021
Photo compromettante
Or, selon Politico, plusieurs éléments viendraient étayer l'existence d'une relation entre Agnès Pannier-Runacher et Nicolas Bays bien antérieure au 9 mai, date à laquelle l'ancien député a officiellement démissionné de ses fonctions auprès du cabinet de la ministre. Ils auraient été en couple avant janvier 2021, à en croire nos confrères. D'autres éléments interrogent également. Ainsi, le jour de la réouverture des terrasses le 19 mai dernier, Agnès Pannier-Runacher a posté une photographie d'elle "avec (son) équipe". Nicolas Bays y est bien présent, au centre.
Plaisir retrouvé et inégalable d’un café en terrasse le temps d’une pause avec mon équipe. #Tousenterrasse #NousRetrouver pic.twitter.com/tsQGu1EZbQ
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) May 19, 2021
Nos confrères de Politico ajoutent que les équipes de la ministre n'ont pas fait part d'un quelconque départ du chef de cabinet avant le 21 mai. Ce jour-là, Nicolas Bays a adressé un message sur Telegram pour annoncer sa démission pour des "raisons personnelles". Les règles auraient-elles été contournées ? Non, selon Agnès Pannier-Runacher. "Je suis complètement en règle avec le droit. J’ai pris moi-même la démarche de contacter le secrétariat général du gouvernement pour avoir une stricte application des règles du jeu. Mon conjoint ne travaille plus pour moi", a-t-elle justifié au micro de RTL.
Des boules puantes
Pour autant, la secrétaire d'Etat admet que son compagnon a travaillé pour elle après le 9 mai, mais à titre gratuit. "Je rappelle qu’il travaillait 80 heures par semaine et il aura donc fait deux semaines en travaillant 80 heures par semaine gratuitement", a-t-elle assuré. "Franchement, la ficelle est grosse, c'est de la déstabilisation", s'est indignée la ministre. "Pourquoi Xavier Bertrand est-il obsédé par ma vie privée? C'est quoi la prochaine étape? C'est complètement entretenu par ses équipes et lui-même."
🗣 Régionales : "Pourquoi Xavier Bertrand est-il obsédé par ma vie privée ? (...) Je suis complètement en règle avec le droit, mon conjoint ne travaille plus pour moi", assure la ministre et candidate dans les Hauts-de-France @AgnesRunacher au micro de @ThomasSotto dans #RTLSoir pic.twitter.com/5IuushAvb7
— RTL France (@RTLFrance) May 24, 2021
"Le nécessaire a été fait pour respecter la loi", riposte d'ailleurs l'entourage d'Agnès Pannier-Runacher auprès de BFM TV.
Et d'enfoncer le clou "Il s'agit de boules puantes envoyées par Xavier Bertrand et son entourage, sur la vie privée de la ministre. Ces méthodes interrogent, venant d'un candidat à la présidentielle (...)"
(1) ..... suite (et fin pour aujourd'hui au moins) de la rubrique "Quand les 'maris de' s'effacent devant leurs femmes ministres" :
Il ne nous a pas paru anormal, ni indiscret, de voir, après celle de A. de Monchalin (plus haut), la situation, matrimoniale ou assimilée, de l'autre pilier de l'écologie sur lequel s'appuie la Première ministre, savoir celle qui est en charge de la transition industrielle. Ce qu'on constate est original et , à la réflexion, très logique : spécialiste du grand écart, A. Pannier-Runacher l'est évidemment avec l'affaire de la poursuite d'un programme nucléaire musclé en dépit d'une "transition" (sic) affichée. Il semblerait qu'elle pratique le même type d'exercice pour sa vie privée - même si cela ne peut intéresser qu'un X. Bertrand amateur de "boules puantes" : c'est cohérent, et peu nous importe qu'une loi de 2017 "pour la confiance dans la vie politique" (sic) édicte des règles qui ne demandent qu'à être transgressées parce que dépassant les bornes. Ca n'est pas notre problème !
J.P. C.
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