lundi 21 février 2022

RISQUE DE "TSUNAMI" (SELON BAYROU), CE SYSTEME DES PARRAINAGES QUI PLOMBE ENCORE UN PEU PLUS NOTRE DEMOCRATIE ! (1)

publié le lundi 21 février 2022 à 18h35

Une campagne en cache une autre : plusieurs candidats les plus en vue pour la présidentielle ont sonné lundi la mobilisation générale en quête des 500 parrainages d'élus nécessaires pour se présenter au scrutin du 10 avril.

A moins de deux semaines de la clôture des inscriptions le 4 mars, trois des candidats les mieux placés dans les sondages d'intentions de vote, Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sont à la peine et affichent leur inquiétude pour rassembler les fameux sésames.

"Je lance un appel aux maires: si vous ne m'aidez pas, des millions d'électeurs seront privés d'élection", a prévenu la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen dans une vidéo publiée lundi sur son compte Twitter. Marine Le Pen a obtenu 366 paraphes à ce jour malgré ses 16 à 17% dans les sondages.

Selon l'eurodéputé du RN Thierry Mariani, c'est "la mobilisation générale aujourd'hui, tous les élus du RN sont appelés à passer des coups de fil toute la journée".

Le Conseil constitutionnel, qui publiera mardi et jeudi de nouvelles listes de parrainages actualisées, a fixé au vendredi 4 mars, 18H00, la date butoir pour présenter ses 500 signatures et se déclarer formellement candidat.

Même branle-bas de combat du côté d'Éric Zemmour (291 parrainages), qui a dû annuler un déplacement prévu cette semaine à La Réunion pour se consacrer à appeler des élus.

A gauche, le leader de la France insoumise, qui malgré ses 10 à 11% d'intentions de vote n'a que 370 paraphes, a reçu dimanche le parrainage du maire LR de Cannes David Lisnard "par souci civique" et "pour que les démagogues ne jouent pas les victimes". 

Interrogée lundi lors d'un déplacement à Châteauroux, la candidate LR Valérie Pécresse, qui a déjà pour sa part largement dépassé le seuil des 500 parrainages, a salué sa démarche mais a précisé que, si elle est élue, elle rétablirait "l'anonymat des parrainages".

"C'est un vrai sujet, c'est compliqué dans les villages de parrainer", a-t-elle reconnu.

De son côté Christiane Taubira, qui ne dispose que de 86 parrainages et est créditée autour de 3% des intentions de vote, a de nouveau appelé les maires, lundi sur sa page Facebook, à lui apporter leurs signatures admettant que "sa campagne est suspendue aux parrainages".

- "Tsunami démocratique" -

Le président du MoDem François Bayrou, proche allié d'Emmanuel Macron, a mis en garde lundi contre "un tsunami démocratique si ces candidats ne pouvaient pas se présenter". "Ils ne bluffent pas", a-t-il assuré.

M. Bayrou a annoncé que le collectif "Notre Démocratie", une banque de parrainages pour aider les candidats qui font plus de 10% d'intentions de vote, a réuni environ 80 élus.

Pour M. Mélenchon cependant, ce serait se soumettre au fait du prince en soulignant qu'il s'agit d'une "décision libre et strictement individuelle".

Aucun candidat bien placé dans les sondages n'a jamais échoué à les recueillir lors d'une présidentielle.

A 48 jours du premier tour, la campagne qui peine à décoller reste suspendue à l'annonce de la candidature à sa réélection du président Macron. 

Favori des sondages, le président est plongé dans une intense séquence diplomatique autour de la crise ukrainienne.

Son cercle rapproché avait évoqué une possible annonce avant le salon de l'Agriculture samedi, incontournable rendez-vous de toute la classe politique. Désormais, son entourage laisse entendre que sa déclaration de candidature devrait être repoussée à la semaine du 28 février.

Le chef de l'État a "une volonté évidente" d'y aller, mais "faire campagne aujourd'hui est effectivement beaucoup plus difficile", a souligné le patron de LREM Stanislas Guerini sur Franceinfo, assurant que "tout est prêt" pour les jours qui suivront le lancement.

- Face au Medef -

Rituel obligé (1), six prétendants à l'Élysée ont passé lundi matin leur "grand oral" devant le patronat au moment où l'économie française sort de la crise sanitaire, mais se trouve confrontée à une pénurie de main-d'œuvre et à l'inflation.

S'exprimant tour à tour, Fabien Roussel, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Marine Le Pen y ont défendu leur programme économique dans une ambiance policée.

La question de la compétitivité a été au centre des discours, les candidats pointant tous le déficit commercial record enregistré par la France l'an dernier.

Mis en cause par Mediapart, le candidat communiste Fabien Roussel a dû lui se défendre lundi assurant avoir "les documents" prouvant son activité alors que l'organe de presse affirme qu'il aurait été payé entre 2009 et 2014 comme assistant parlementaire sans avoir réellement travaillé.

 

(1) Outre, au passage, ce "rituel obligé" (sic) dont fait état l'article du "grand oral" (re-sic) devant le patronat, auquel on observera que s'est plié le candidat du PCF, alors que Mélenchon, cette fois comme les précédentes, l'a ignoré, l'instance représentative de ce patronat ne disposant d'aucune autorité le justifiant dans notre démocratie.

Revenant un instant sur la question des parrainages, LFI avait, par proposition de loi, demandé à passer à la signature de 150.000 citoyen.ne.s, beaucoup plus claire et représentative que ces 500 parrainages tellement critiquables (même retriturés par la "banque" de Bayrou qui va faire 'splash')... Peine perdue : la majorité macronienne l'avait refusée.

J.P. C. 

 

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