Guerre en Ukraine : Jean-Luc Mélenchon reconnaît « une erreur » mais se moque des « exploits » d’Emmanuel Macron
En meeting à La Réunion samedi, le candidat de La France insoumise a mis ses erreurs sur le compte de l’exécutif et tenté de balayer les reproches de complaisance qui lui sont faits vis-à-vis de Vladimir Poutine.
L’un dans un champ d’ananas dans l’hémisphère sud, l’autre à Paris pour inaugurer le Salon de l’agriculture. Tout le différencie, s’enorgueillit Jean-Luc Mélenchon, d’Emmanuel Macron. Justifiant sa visite de quatre jours à La Réunion au moment où avions et chars russes ravagent le territoire ukrainien, le candidat de La France insoumise (LFI) n’a cessé, samedi 26 février, de marquer son opposition radicale au chef de l’Etat. Par sa fierté « d’être ici » en contraste avec « un rendez-vous convenu ». Surtout, en exposant, depuis un territoire français « situé entre l’Afrique et l’Asie », la diplomatie non alignée et altermondialiste qu’il conduirait s’il était élu président de la République en avril.
Dans le hall des expositions de Saint-Denis – où les 1 000 sièges assis n’étaient pas assez nombreux pour accueillir ses sympathisants – Jean-Luc Mélenchon s’est posé, pour son « premier meeting de candidat officiel », en principal adversaire d’Emmanuel Macron. « Je suis assez haut dans les sondages et assez regardé car tout le monde le sait, je suis une tortue électorale », a-t-il rappelé, convaincu d’affronter le président sortant au second tour. « Mélenchon président », ont scandé les militants, certains en brandissant son livre-programme en édition de poche quand d’autres agitaient un éventail contre la chaleur de l’été austral.
« Je me suis référé aux plus hautes autorités »
Dans ce contexte de « tournant dans l’histoire », selon M. Macron, et de grande inquiétude dans l’opinion, pas question pour le candidat « insoumis » d’épargner le président d’attaques au nom d’un sentiment de concorde nationale. Jean-Luc Mélenchon refuse de considérer que la campagne présidentielle est en pause.
A Emmanuel Macron, qui a pronostiqué que « la guerre durera », le candidat de l’Union populaire réplique de façon directive qu’il faut « cesser l’escalade » et « obtenir un cessez-le-feu car les malheureux Ukrainiens vivent sous les bombes ». Il réclame « l’ouverture immédiate » d’une conférence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le choix s’effectue désormais, assure-t-il avec gravité, entre « la diplomatie de la démocratie ou la guerre totale ».
Le député des Bouches-des-Rhône, auquel il est reproché de n’avoir pas pensé que la Russie déclencherait une invasion, a bien dû reconnaître « une erreur ». Mais en rejetant la faute sur le pouvoir exécutif. « Je me suis référé à ce que disaient les plus hautes autorités de mon pays. J’ai eu tort de les croire », plaide-t-il. Avant de mettre en cause la presse : « J’ai dit : “Il n’y a pas de risque d’invasion”, c’est vrai, mais il faut citer le reste de la phrase, qui est : “de l’aveu même du président de l’Ukraine”. »
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