Cette entreprise française veut devenir un leader mondial de l’hydrogène vert
Produire de l’hydrogène vert et rentable : c’est le pari de la jeune entreprise Genvia, qui va créer à Béziers (Hérault) une « gigafactory » employant à terme 500 personnes.
Le 16 novembre 2021, un évènement a réuni Emmanuel Macron et le maire d’extrême droite de Béziers, Robert Ménard : la naissance d’un futur géant de l’hydrogène vert dans cette ville de l’Hérault.
L’occasion, pour le chef de l’État, de célébrer une filière d’avenir. L’hydrogène produit à Béziers par Genvia va permettre de réconcilier l’aventure industrielle, la croissance, avec la décarbonation de nos économies
,
s’est réjoui Emmanuel Macron, en annonçant une aide de 200 millions
d’euros pour la jeune entreprise, et la création, dans une ville
durement touchée par le chômage, de 500 emplois. Auxquels s’ajouteraient
1 500 emplois indirects, selon Florence Lambert, la Pdg de
l’entreprise.
Installée en mars 2021 dans un bâtiment désaffecté de
l’entreprise Cameron, un fabricant de vannes pour l’industrie pétrolière
racheté en 2015 par le groupe Schlumberger, Genvia part, selon sa
dirigeante, sur des bases solides. Nous nous appuyons sur une technologie développée pendant 15 ans par le CEA à Grenoble
,
explique Florence Lambert, elle-même venue du CEA, l’un des deux
actionnaires majoritaires de Genvia, avec Schlumberger. Objectif :
devenir à l’horizon 2028 un leader mondial
de la production d’hydrogène vert.
Lire aussi : L’usine Lhyfe, inaugurée en Vendée, produit de l’hydrogène vert, une première mondiale
Un procédé moins polluant pour l’industrie
Pour l’heure, les 60 premiers salariés de Genvia s’affairent à la mise en place d’une première ligne pilote
,
qui sera opérationnelle à l’été prochain. Le produit fabriqué par
Genvia, à partir de métal et de céramique : des électrolyseurs
permettant de fabriquer de l’hydrogène à partir de la molécule d’eau.
Leur fonctionnement à très haute température (700 à 800 °C) permet de dissocier plus facilement les molécules d’eau que d’autres systèmes, ce qui permet un meilleur rendement
. Ces électrolyseurs auront plusieurs applications : Certaines industries, comme les cimenteries, n’ont d’autre choix que produire du CO2, précise Florence Lambert. Plutôt que de le relarguer, on peut le valoriser pour produire du carburant de synthèse
, avec l’hydrogène produit par Genvia.
Lire aussi : La filière hydrogène française met la pression sur l’État
Autre application : produire de l’hydrogène vert
pour l’industrie, qui a aujourd’hui recours à un procédé très polluant,
le vaporeformage, pour produire de l’hydrogène à partir
d’hydrocarbures. Il y aura d’autres marchés
, estime Florence Lambert. On peut imaginer notre système comme une très grande batterie, qui permet un stockage de longue durée.
« gigafactories », ou méga-usines, de production d’hydrogène vert. Un marché promis, selon ses promoteurs, à un grand avenir. Ses partisans estiment qu’il pourrait représenter 20 à 25 % de l’énergie utilisée dans l’Union européenne à l’horizon 2050.
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