Le geste a minima du gouvernement pour faire face à la hausse des carburants
Alors que le chèque inflation de 100 euros est toujours en cours de distribution, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé ce mardi une hausse de 10 % du barème kilométrique pour faire face à la flambée du prix des carburants. Une mesure qui ne concerne que 2,5 millions de contribuables.
![Jean Castex a annoncé devant l'Assemblée un relèvement du barème kilométrique.](https://media.lesechos.com/api/v1/images/view/61f00eda3e45465772327c47/1280x720/070814895596-web-tete.jpg)
Par Isabelle Couet / Les Echos
C'est le Premier ministre qui est venu l'annoncer lui-même aux députés lors de la séance des questions au gouvernement mardi à l'Assemblée nationale. Jean Castex a dévoilé une nouvelle mesure pour face à l'envolée des prix à la pompe: le barème kilométrique, révisé chaque année à la fin janvier, sera relevé de 10 %. « J'ai demandé à Bruno Le Maire de le modifier dès cette semaine », a-t-il déclaré.
L'objectif de l'exécutif est de cibler les « très gros rouleurs ». Il s'agit des Français qui, dans leur déclaration de revenus, déduisent les frais réels (au barème kilométrique), au lieu d'opter pour l'abattement forfaitaire de 10 %. Ils sont plus de 4 millions, mais seulement 2,5 millions d'entre eux paient effectivement des impôts. Ce seront eux les bénéficiaires de ce coup de pouce.
Economie de 150 euros
La revalorisation de 10 % représentera pour ces contribuables une économie d'impôts de 150 euros environ, indique Bercy. Ce qui signifie que le coût pour les finances publiques avoisinera tout de même 400 millions d'euros. Outre l'effet direct sur l'impôt sur le revenu, la mesure permettra de rehausser le plafond des indemnités kilométriques que peuvent verser les entreprises à leurs salariés, ajoute Bercy.
D'autres options auraient pu être envisagées, notamment une baisse de la fiscalité sur le carburant. Mais le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'y opposait. Il n'a eu de cesse de rappeler qu'une baisse de 1 centime de taxe sur un litre d'essence représente 500 millions d'euros de recettes en moins pour l'Etat.
Interrogé ce mardi matin, lors d'un déplacement en Haute-Vienne, sur le moyen de contrer le bond des prix de l'essence et du gazole, Emmanuel Macron expliquait que « si on veut le faire dans un temps utile, les instruments sont assez réduits ». Le chef de l'Etat a surtout insisté sur les mesures déjà prises et reconnu une relative impuissance face à l'envolée des cours mondiaux du pétrole.
Grosses voitures
Outre le chèque énergie, le gouvernement a opté pour le versement d'une indemnité inflation , soit un chèque de 100 euros envoyé à 38 millions de Français. Ce dispositif est d'ailleurs toujours en cours de déploiement. Selon Matignon, environ 20 millions de Français ont reçu le chèque. Après une première salve en décembre pour les salariés du privé et les indépendants, une deuxième a lieu en ce mois de janvier pour les agents publics, avant les retraités en février.
Le choix de la revalorisation du barème kilométrique a été accueilli froidement par plusieurs élus. « Alors que le prix des carburants n'a jamais été aussi haut, le gouvernement n'agit pas à la hauteur de l'urgence en annonçant aujourd'hui une nouvelle mesurette aux effets pervers », a dénoncé Matthieu Orphelin, député écologiste. L'élu, qui a avancé plusieurs pistes face à la hausse des prix, critique une mesure qui « bénéficiera principalement aux ménages aisés et aux grosses voitures ».
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