mercredi 16 décembre 2020

'OUEST FRANCE' PEDAGO SUR LE VACCIN

Un peu de sel, des matières grasses, du sucre : voici ce que contient le vaccin anti-Covid de Pfizer

Évidemment, si l’on vous dit qu’il y a de l’ALC-0159 et du phosphate dibasique de sodium dihydraté dans le vaccin contre le coronavirus des laboratoires Pfizer/BioNTech, ça ne va pas beaucoup vous aider. Si l’on vous dit qu’il y a des lipides, un peu de sel, du sucre et de l’eau, ça sera déjà plus clair. Allons donc jeter un œil à l’intérieur d’un petit flacon de vaccin anti-Covid.

 

Un petit flacon de vaccin anti-Covid des laboratoires Pfizer/BioNTech contient de l’eau, des lipides, du sucre, du sel… et un principe actif.
Un petit flacon de vaccin anti-Covid des laboratoires Pfizer/BioNTech contient de l’eau, des lipides, du sucre, du sel… et un principe actif. | PFIZER/BIONTECH – REUTERS
 

 

Vous voulez connaître la composition du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer/BioNTech ? C’est très facile : il suffit de deux ou trois clics sur Internet, car tout est en accès libre, par exemple ici, sur le site de la Food and Drug Administration (FDA) américaine. C’est très facile, mais c’est aussi horriblement compliqué : les noms des ingrédients sont abscons pour le commun des mortels. Si l’on se penche sur leur « traduction » en langage courant, comme l’a fait Futura Sciences , tout devient beaucoup plus clair.

Allons donc voir ce qu’il y a dans une petite fiole de vaccin anti-Covid.

Le principe actif

Et on va bien entendu commencer par le principe actif. Un principe actif, c’est une substance qui possède des propriétés thérapeutiques – elle sert à la « guérison ». Pour un vaccin, c’est un antigène particulier, spécifique au type de virus dont on veut protéger le corps.

En l’occurrence, comme on l’a déjà vu, le vaccin Pfizer/BioNTech (comme celui de Moderna) utilise la technique de l’ARN messager (ARNm). Cette technique innovante fait appel à l’acide ribonucléique (ARN), proche de l’ADN. Comment ? Grâce à un « messager » que l’on injecte au patient et qui va transmettre des instructions génétiques à ses cellules. Objectif : que celles-ci fabriquent elles-mêmes un antigène du coronavirus, afin de déclencher une réponse du système immunitaire.

Fabriqué en laboratoire, ce messager s’insère donc (pacifiquement) dans la machinerie de nos cellules pour leur faire fabriquer des antigènes spécifiques du coronavirus.

Ces antigènes, inoffensifs en eux-mêmes, vont être libérés par nos cellules et livrés au système immunitaire, qui va alors produire des anticorps. Ces anticorps vont ensuite rester, montant la garde, capables de reconnaître et de neutraliser le coronavirus s’il venait à nous infecter.

Une fois lu, l’ARN messager est rapidement éliminé. En aucun cas il ne peut être « intégré » à l’ADN de nos cellules.

Les lipides

Seulement voilà, on ne peut pas injecter tel quel un petit code génétique dans l’organisme d’un être humain : il serait immédiatement détruit dans le milieu extracellulaire, indique Futura Sciences. On l’habille donc d’une enveloppe de lipides, de matières grasses, qui favorisent sa pénétration dans nos cellules.


La composition de ces particules, d’environ 100 nanomètres de diamètre (un millimètre divisé par 100 millions), est propre à chaque laboratoire.

Ce sont ces matières grasses qui donnent au liquide du vaccin un aspect blanc à blanc cassé.

Les sels

Eh oui, il faut rajouter du sel à la recette. Le vaccin de Pfizer en contient quatre différents, dont l’un n’est autre que du banal sel de cuisine (chlorure de sodium). Pas pour donner du goût, évidemment, mais pour équilibrer le pH (la salinité ou l’alcalinité) de la solution, afin qu’elle se rapproche le plus possible du pH naturel de notre corps.

Toujours dans le même but : augmenter l’acceptabilité du vaccin par l’organisme.

Le sucre

Des lipides, du sel, et maintenant du sucre : on se dit que ce n’est pas vraiment équilibré comme menu. Ici, le saccharose est utilisé pour deux raisons : servir de conservateur (comme le sucre des confitures pour les fruits) et éviter que les nanoparticules du vaccin ne se collent entre elles durant la congélation.

Précisons que les vaccins à ARNm n’ont pas besoin d’adjuvants, contrairement aux vaccins classiques. Toujours ça de gagné.

L’eau

Enfin, et évidemment, pour lier le tout, il faut de l’eau.

Quid des effets secondaires ?

Vu la liste des ingrédients, il apparaît que les effets secondaires sont surtout le fait du principe actif souligne Futura Sciences. Et, vous vous en souvenez peut-être, deux personnes ont fait une grave réaction allergique à l’injection du vaccin de Pfizer au Royaume-Uni. On en ignore encore la cause exacte.

Dans la foulée, l’Agence britannique de régulation du médicament a publié une mise en garde déconseillant aux personnes ayant des antécédents de crises allergiques aiguës de se faire vacciner. Le Canada a fait de même.

La liste détaillée et publique des ingrédients ne suffira pas à éviter les problèmes qui ne manqueront pas de se poser lors des vaccinations de masse.

 

Aucun commentaire: