lundi 7 décembre 2020

LA DISPARITION DE GISCARD PERMET DE NOUS RAFRAÎCHIR LA MEMOIRE, EN EVITANT DES REGRETS INAPPROPRIES (1)

Ce que le Cambodge doit à Giscard

En avril-mai 1975, alors que les hommes de Pol Pot entraient dans Phnom Penh, c'est lui qui a ordonné que les Cambodgiens qui s'étaient réfugiés à l'ambassade de France soient expulsés de celle-ci, même quand le conjoint était Français. Violation absolue des conventions internationales. Dans leur majorité, les expulsés ont été soit immédiatement exécutés par les hommes de Pol Pot, soit envoyés aux travaux forcés dans les campagnes où très peu ont survécu.
 
En septembre 1975, alors qu'il tentait de fuir la délégation du régime de Pol Pot qui l'avait amené à l'ONU, Norodom Sihanouk a demandé l'asile politique à la France et Giscard a refusé. Le destin du pays et de son peuple eut été différent si Norodom Sihanouk avait pu alors se libérer de l'emprise de Pékin, en particulier après 1979.
 
En 1979, la France de Giscard a suivi Washington et Pékin pour condamner la libération du pays par l'armée vietnamienne lassée, après quatre ans d'attaques incessantes des Khmers rouges et de massacres de civils vietnamiens et flanquée de quelques dizaines de milliers de Cambodgiens désireux de libérer leur pays d'un régime génocidaire. Prétextant qu'un pays n'avait pas le droit de renverser le régime d'un autre pays, la France de Giscard condamna le Cambodge, estima que l'ambassadeur de Pol Pot à l'ONU était le seul représentant légitime d'un peuple de survivants. La France prétendument patrie des droits de l'Homme a soutenu à l'ONU un embargo complet du peuple cambodgien, privant ces survivants du droit à l'alimentation, à la santé, à l'éducation, au travail, au développement. Une politique continuée par Mitterrand pendant les onze années qui ont suivi.
 
La même année, en septembre 1979, la France de Giscard oublia qu'un pays n'avait pas le droit de renverser le régime d'un autre pays et son armée renversa le régime en place en Centrafrique.
 
Raoul Marc Jennar
 
 
(1)  Evidemment, il n'est ici question que du Cambodge. Belle illustration de la politique étrangère de la France, à laquelle Chirac, premier ministre d'alors, a été associé. 
(Pour 'l'hexagone', les médias se sont faits plus bavards : voir par ailleurs).
J.P. C. 
 

 

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