mercredi 23 décembre 2020

C'EST FAIT : LE SAHARA OCCIDENTAL, MONNAIE D'ECHANGE DANS L'INTRUSION ISRAËLO-AMERICAINE AU MAROC ! (1)

Le Maroc et Israël concrétisent leur normalisation diplomatique

Une délégation israélienne est arrivée mardi à Rabat pour inaugurer la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays annoncée dix jours plus tôt.

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Publié hier à 20h35, mis à jour hier à 21h17

 

Le gendre du président sortant Donald Trump, Jared Kushner, entouré du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et du conseiller à la sécurité nationale israélien, Meir Ben-Shabbat, à Rabat, le 22 décembre 2020.

C’est la première fois qu’un vol commercial en provenance d’Israël atterrit sur le sol marocain. Mardi 22 décembre, l’avion de la compagnie israélienne El Al s’est posé à Rabat, marquant le premier acte du récent rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Le gendre et conseiller du président américain sortant Donald Trump, Jared Kushner, et le conseiller à la sécurité nationale de Benyamin Nétanyahou, Meir Ben-Shabbat, se trouvaient à bord pour effectuer une visite de quelques heures dans le royaume.

Ils sont attendus ce soir au palais royal de Rabat pour une audience royale avec Mohammed VI, qui devrait aboutir à la signature de plusieurs accords bilatéraux. « Il s’agit d’investissements dans les secteurs de l’agriculture, de la gestion de l’eau, de l’aviation civile et bien entendu une coopération sur la question des visas », précise un officiel à Rabat. La ministre marocaine du tourisme, Nadia Fettah Alaoui, a déclaré à la télévision israélienne que le royaume était prêt à accueillir 200 000 touristes israéliens par an, via des liaisons aériennes directes, suggérant une exemption de visa pour les citoyens israéliens.

La visite intervient quelques jours après l’annonce, le 10 décembre, de la reprise des relations entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental. L’accord prévoit la réouverture de bureaux diplomatiques à Tel-Aviv et Rabat ainsi que le développement de la coopération économique bilatérale avec l’Etat hébreu.

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« Au-delà du facteur diplomatique, l’accord avec Israël ouvre des perspectives économiques encourageantes pour le Maroc. Au moment où le royaume vit une crise économique très rude, les investissements israéliens et l’aide américaine permettent d’entrevoir une éclaircie », souligne un observateur marocain. Les Etats-Unis, qui ont annoncé l’ouverture d’un consulat à Dakhla (Sahara occidental), prévoient de lancer un programme d’investissements de plusieurs milliards de dollars destiné à renforcer le secteur bancaire, le tourisme et les énergies renouvelables. « Nous avons fait beaucoup de repérage d’investissement en coulisse au Maroc. C’est une porte vers l’Afrique, ce sont de grands alliés des Etats-Unis », a confié à l’AFP, durant le vol, le directeur exécutif de l’agence américaine de développement DFC, Adam Boehler.

Rabat n’a jamais coupé ses liens avec Israël

Le Maroc, qui avait fermé ses bureaux de liaison au début des années 2000 après le déclenchement de la seconde Intifada, n’a jamais coupé les liens avec Israël. « Il faut admettre que le Maroc n’avait pas attendu la normalisation pour entretenir des relations, qu’elles soient commerciales ou diplomatiques. Les Israéliens ont continué d’investir au Maroc, même après la rupture officielle », confie un diplomate. Selon des statistiques récemment publiées par les médias marocains, ces échanges auraient représenté 149 millions de dollars entre 2014 et 2017. Un bulletin de la chambre de commerce France-Israël confirme par ailleurs que le Maroc figure parmi les cinq plus importants clients africains d’Israël.

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(1)  Le 'Commandeur des croyants" chérifiens, fils de "notre ami de roi", taillerait-t-il des croupières au protectorat français, revu et corrigé 'moderne' ?

J.P. C.

 

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