dimanche 6 décembre 2020

"BAROMETRE", LE PROFESSEUR GRIMALDI PREVOIT DU TRES SALE TEMPS POUR L'HÔPITAL.


«L'hôpital public reste dans la logique folle de gestion commerciale»

Par Eric Favereau
Des soignants protestent contre l'agonie de l'hôpital public, devant l'hôpital Robert-Debré, à Paris, le 4 juin 2020. Photo Philippe Lopez. AFP

En dépit du Ségur de la santé censé améliorer la situation des hôpitaux, le professeur André Grimaldi, ancien chef de service de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière, dresse un état des lieux sévère des conséquences de la logique comptable qui prévaut toujours dans la gestion des établissements de soin.

Sur l’état de santé des hôpitaux publics, le professeur André Grimaldi, ancien chef de service de diabétologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, est devenu un baromètre. Depuis plus de dix ans, il anime des débats et mène combat pour sortir l’hôpital public du modèle entrepreneurial et de la logique de communication vers lesquels il est conduit. Bien que très respecté, certains lui reprochent une vue trop hospitalo-centrée de la santé, d’autres de rester cantonné à des schémas passés, évoquant en réponse «l’hôpital de demain». Il rétorque : «La santé, ce n’est pas une affaire de management.» En cette fin 2020, rarement il ne s’est montré aussi inquiet.

Après deux vagues épidémiques et un Ségur, comment va l’hôpital public ?

L’hôpital va moins bien qu’il n’allait avant la première vague, et à l'époque, il allait déjà très mal. Ce n’est pas un message d’optimisme. Certes, le Ségur a permis d’augmenter les salaires – non pas suffisamment mais significativement. Sur le fond, le Ségur n’...

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