vendredi 27 novembre 2020

ON DOIT Y REVENIR ET INSISTER ! VOICI LA PHOTO DE LA VICTIME ! A QUAND CELLES DE SES 4 AGRESSEURS POLICIERS ? (1)

Après l’agression d’un homme par des policiers, Emmanuel Macron se dit « très choqué » et demande des sanctions

Il s’agit de la première réaction officielle du chef de l’Etat sur cette affaire qui choque y compris au sein de sa majorité. Les quatre policiers sont convoqués pour être entendus sous le régime de la garde à vue par l’IGPN.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 13h03, mis à jour à 14h06


Michel Zecler a été passé à tabac par trois policiers dans la soirée de samedi 21 novembre à Paris.

Emmanuel Macron s’est dit « très choqué » par la vidéo dévoilée par le média Loopsider montrant des policiers frappant un producteur de musique noir à Paris, a fait savoir l’Elysée vendredi 27 novembre. Il s’agit de la première réaction officielle du chef de l’Etat sur cette affaire qui déclenche une polémique y compris au sein de sa majorité.

Lire notre récit : Une pluie de coups et des mensonges : retour sur le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler par trois policiers

Le président de la République a reçu jeudi son ministre de l’intérieur et lui a demandé de prononcer des sanctions très claires contre les policiers, a fait savoir, par ailleurs, une source gouvernementale. Les policiers impliqués dans l’interpellation du producteur de musique ont été suspendus, et Gérald Darmanin, qui a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a annoncé jeudi soir sur France 2 qu’il demanderait leur révocation si les faits sont confirmés.

Tout en exprimant son « soutien sans faille » aux forces de l’ordre dans leur globalité, Gérald Darmanin a ajouté : « Lorsqu’il y a des gens qui déconnent, ils doivent quitter l’uniforme de la République, ils doivent être sanctionnés, ils doivent quitter ce travail, ils doivent être punis par la justice. » Vendredi, le parquet de Paris a fait savoir que les quatre policiers qui font l’objet d’une enquête sont convoqués pour être entendus sous le régime de la garde à vue dans les locaux de l’IGPN.

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Souhait d’apaisement

A l’Elysée, le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a reçu jeudi la Défenseure des droits, Claire Hédon, selon un proche de l’exécutif, qui souligne que le chef de l’Etat souhaite l’apaisement.

Jusqu’ici, ce dernier ne s’est exprimé ni sur les images de policiers qui ont évacué brutalement des migrants place de la République à Paris ni à propos de l’article 24 de la loi sur la « sécurité globale », qui veut sanctionner la diffusion avec intention malveillante d’images de policiers en opération. Il ne veut pas, au nom de la séparation des pouvoirs, s’exprimer sur un texte d’origine parlementaire, relève un cadre de la majorité.

Plusieurs de ses proches se sont, en revanche, publiquement indignés du passage à tabac du producteur, parmi lesquels le conseiller politique du président, Stéphane Séjourné, le président de l’Assemblée, Richard Ferrand, et le président des députés LRM, Christophe Castaner, trois membres de son premier cercle.

Richard Ferrand a mis en garde contre un « usage » de la force qui « sape le lien de confiance indispensable entre les citoyens et ceux qui nous protègent, et doit être sanctionné sans faiblesse ». « Il est temps que le préfet de police fasse en sorte que ceux qui font respecter la loi la respectent eux-mêmes », a dit l’eurodéputé Stéphane Séjourné.

Lire notre éditorial : Police : une grave crise de commandement

Le Monde avec AFP

 

(1)  Remarquable retenue, réserve significative d'un chef de l''Etat qui a su se contenir avant - finalement contraint sans doute de 'bouger' - de se dire officiellement "très choqué" par ce tabassage systématique. Mais, conscient de son retard douteux, il a envoyé hier soir les deux ministres concernés sur les plateaux télé, en bouclier de protection : Dupont-Moretti d'abord sur LCI, puis dans l'heure suivante, Darmanin au JT- 20 h de FR-2, mais avec propos a minima. Jugez-en : ce ministre - à l'allure d'ado attardé mais facho avéré - a des mots inadmissibles, trop aimablement qualifiés de "triviaux" par l'avocate de la victime, qui insiste pourtant ce matin : ces "gens qui déconnent", mais "ce sont des délinquants" et à traiter comme tels !

On peut lire également l'édito du même 'Monde' - qui a, presque, mangé du lion : cliquer juste ci-dessus. Sans conclure pour autant que le préfet Lallement, qui se prend pour un Papon-au-petit-pied, devrait être lui aussi révoqué : la "grave crise de commandement" pourrait trouver là un début de solution. Et ça n'est pas Juppé, du conseil constitutionnel, ci-devant maire de Bordeaux qui avait vu les premiers exploits de Lallement dans sa bonne ville (et aussi, pour mémoire, ceux de Papon, bien avant les noyades d'octobre 1961 à Paris) , qui serait en désaccord puisque, selon lui, l'actuel préfet de police de Paris est un "nazi"...  Quant à Darmanin, le fusible n'est pas (encore) près de sauter : il est trop utile à un Macron débordé pour récupérer au maximum dans la droite dure dans ses manoeuvres pour le printemps 2022.
J.P. C.

 

 

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