Après l’agression d’un homme par des policiers, Emmanuel Macron se dit « très choqué » et demande des sanctions
Il s’agit de la première réaction officielle du chef de l’Etat sur cette affaire qui choque y compris au sein de sa majorité. Les quatre policiers sont convoqués pour être entendus sous le régime de la garde à vue par l’IGPN.
Emmanuel Macron s’est dit « très choqué » par la vidéo dévoilée par le média Loopsider montrant des policiers frappant un producteur de musique noir à Paris, a fait savoir l’Elysée vendredi 27 novembre. Il s’agit de la première réaction officielle du chef de l’Etat sur cette affaire qui déclenche une polémique y compris au sein de sa majorité.
Le président de la République a reçu jeudi son ministre de l’intérieur et lui a demandé de prononcer des sanctions très claires contre les policiers, a fait savoir, par ailleurs, une source gouvernementale. Les policiers impliqués dans l’interpellation du producteur de musique ont été suspendus, et Gérald Darmanin, qui a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a annoncé jeudi soir sur France 2 qu’il demanderait leur révocation si les faits sont confirmés.
Tout en exprimant son « soutien sans faille » aux forces de l’ordre dans leur globalité, Gérald Darmanin a ajouté : « Lorsqu’il y a des gens qui déconnent, ils doivent quitter l’uniforme de la République, ils doivent être sanctionnés, ils doivent quitter ce travail, ils doivent être punis par la justice. » Vendredi, le parquet de Paris a fait savoir que les quatre policiers qui font l’objet d’une enquête sont convoqués pour être entendus sous le régime de la garde à vue dans les locaux de l’IGPN.
Souhait d’apaisement
A l’Elysée, le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a reçu jeudi la Défenseure des droits, Claire Hédon, selon un proche de l’exécutif, qui souligne que le chef de l’Etat souhaite l’apaisement.
Jusqu’ici, ce dernier ne s’est exprimé ni sur les images de policiers qui ont évacué brutalement des migrants place de la République à Paris ni à propos de l’article 24 de la loi sur la « sécurité globale », qui veut sanctionner la diffusion avec intention malveillante d’images de policiers en opération. Il ne veut pas, au nom de la séparation des pouvoirs, s’exprimer sur un texte d’origine parlementaire, relève un cadre de la majorité.
Plusieurs de ses proches se sont, en revanche, publiquement indignés du passage à tabac du producteur, parmi lesquels le conseiller politique du président, Stéphane Séjourné, le président de l’Assemblée, Richard Ferrand, et le président des députés LRM, Christophe Castaner, trois membres de son premier cercle.
Richard Ferrand a mis en garde contre un « usage » de la force qui « sape le lien de confiance indispensable entre les citoyens et ceux qui nous protègent, et doit être sanctionné sans faiblesse ». « Il est temps que le préfet de police fasse en sorte que ceux qui font respecter la loi la respectent eux-mêmes », a dit l’eurodéputé Stéphane Séjourné.
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