Percée du RN à l'Assemblée nationale : "Macron est le promoteur du Rassemblement national", accusent les Insoumis (1)
Orange avec Media Services, publié le lundi 20 juin 2022 à 12h05
Après le score surprise très élevé du
RN aux élections législatives dimanche 19 juin, Emmanuel Macron a été
désigné coupable de la montée du parti de Marine Le Pen par de nombreux
représentants de la Nupes.
Au second tour des élections législatives, c'est bien le RN qui a créé
la surprise avec un nombre d'élus à l'Assemblée nationale multiplié par
onze. Pour la Nupes, Emmanuel Macron est responsable de cette percée
historique du RN.
"Quand vous expliquez que les idées que je porte sont les mêmes que
celles du FN voire même pire, cela fabrique 89 députés du Rassemblement
national.
Emmanuel Macron a été élu au second pour faire barrage
au Rassemblement national. Leur stratégie folle a visé à nous
diaboliser pendant des semaines pour nous empêcher de progresser, nous
avons tout entendu, les pires caricatures, les pires grossièretés. Mr
Guedj se faisait traiter d'anarchiste d'extrême gauche, quasiment
antisémite, par Amélie de Montchalin, des folies qui se diffusent dans
la société", a asséné l'Insoumis Alexis Corbière sur France Inter.
"L'électorat macroniste ne fait plus la différence entre l'extrême droite et ceux qui portent comme nous des valeurs humanistes. On en est là et Macron est le promoteur du rassemblement national", a-t-il encore ajouté.
Dans son allocution dimanche, Jean-Luc Mélenchon a fustigé "l'échec moral" des membres de la majorité "qui donnaient des leçons à tout le monde sans arrêt et qui se prétendaient le barrage à l'extrême-droite et qui ont eu pour principal résultat d'en avoir renforcé les rangs".
Il argumente en donnant des chiffres : "Sur 65 face-à-face entre la Nupes et le RN, les donneurs de leçons de la macronie ont été incapables de donner une consigne claire dans 52 cas. Ce qui les disqualifie dorénavant à faire des leçons de morale pour qui que ce soit".
"Les marche-pieds" du RN
Le secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) Julien Bayou a accusé dimanche Emmanuel Macron et son parti de s'être "fait les marche-pieds" du Rassemblement national à l'Assemblée nationale. "Le camp de la macronie a refusé de choisir et nous a insultés en mettant un signe égal entre nous, ses opposants, et la menace pour la République que représente l'extrême droite", a déclaré Julien Bayou depuis le siège parisien de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). "Ils ont voulu éviter la défaite au prix du déshonneur et ce soir ils ont et la défaite et le déshonneur", a-t-il lancé.
"Nous avons tous une part de responsabilité"
Le camp macronie s'était en effet abstenu de donner des consignes de vote claires après le premier tour des élections, refusant de trancher en cas de duel au second tour entre deux candidats RN et Nupes. 70 % des électeurs Ensemble ! se sont abstenus dimanche dans ces situations. "On avait des cas où c’était compliqué de définir qui était le candidat le plus républicain. Regardez un duel entre François Ruffin et le RN. Regardez l'attitude qui a été celle de François Ruffin pendant le quinquennat”, a répliqué la députée macroniste Aurore Bergé, invitée de Franceinfo.
"Dans les duels Ensemble vs le RN, je n'ai pas vu non plus d'électeurs
Nupes ou LR venir voter en masse", a-t-elle encore justifié.
"Bien sûr qu'après cinq ans de gouvernement, nous avons des questions à
nous poser. (…) Nous avons tous une part de responsabilité. Nous prenons
la nôtre, mais il va falloir que tout le monde se questionne sur la
sienne", a nuancé la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire sur Franceinter.
(1) Contrairement à ce que le titre, trompeur, pourrait laisser croire, il est clair - et heureusement - queLFI n'est pas la seule à dénoncer l'infamie des godillots. J. Bayou, en particulier, a des propos exacts sur défaite et déshonneur de ces personnages (sans évoquer la sottise d'une Aurore Berger, coutumière du fait). Ces personnages (52 sur les 65 confrontés à un face à face Nupés/RN) qui ont refusé d'appeler au barrage anti-facho viennent de créer une situation préjudiciable au bon fonctionnement de l'assemblée, voire pire, si par exemple la présidence de la commission des finances pouvait être revendiquée par le RN du fait que la Nupés puisse être découpée dans ses éléments constituants, empêchant LFI de bénéficier de cette présidence. Tout s'annonce sous les pires auspices...
J.P. C.
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